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Controverse sur un présumé virement : Ça grouille dans l’entourage de Hama Amadou
Publié le mardi 28 mai 2013   |  La Roue de l’Histoire


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite photo: SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger


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Elle n’a pas choisi de se débarrasser du conseiller par qui le scandale est arrivé, mais elle s’est empressée pour placer un cordon sécuritaire autour du président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou.

24 heures après la réaction de l’avocat de Bazoum Mohamed sur cette rocambolesque affaire d’un présumé virement d’un montant important de plus de 1 milliard de francs CFA, dans le compte de la fille de Bazoum Mohamed, révélée par le journaliste du journal «Actualité », la cellule de communication de l’Assemblée Nationale multiplie les communiqués pour placer une ligne de partage entre le journaliste conseiller technique et le président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, président du MODEN-Lumana, membre de l’Alliance MRN.

Une alliance déjà suffisamment secouée par les multiples remous dans les rapports entre les deux principaux partis membres, le PNDS et le MODEN-Lumana. Samedi 18 mai dernier, dans un point de presse relatif à la parution du journal «Actualité » qui a révélé le virement de plus d’un milliard de francs CFA sur le compte de la fille de Bazoum Mohamed, étudiante résident à Paris en France, l’avocat du Ministre d’Etat Bazoum Mohamed a formellement démenti les faits qu’il a qualifiés d’allégations mensongères.

Me Illo Issoufou qui a indiqué que son client va porter plainte pour établir le caractère mensonger de l’article signé dans le journal «Actualité » a aussi souligné le statut du responsable du journal qui est conseiller technique dans la cellule communication de l’Assemblée Nationale et qui devait être nanti et prévenu d’un mini minimum de principe de professionnalisme dans le métier de la presse. Journaliste conseiller technique dans la cellule communication de Hama Amadou. Cette mention a fait l’effet d’un électrochoc dans les milieux lumanistes et la cellule n’a pas attendu plus pour se mettre en branle.

Dès le lendemain, dimanche 19 mai, le conseiller principal en communication de Hama Amadou, Salifou Mayaki tient à son tour un point de presse. Il juge excessive l’allusion au président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou. L’avocat ne doit pas faire d’amalgame entre le travail de journaliste et son titre de membre de la cellule de communication de l’Assemblée Nationale, indique le conseiller principal Salifou Mayaki, proche ami de Hama Amadou.

Mais ce n’est pas fini, puisque le dimanche 20 mai dernier, la cellule communication de l’Assemblée Nationale va se farder encore d’un communiqué de presse signé par son coordonnateur Modi Alzouma, cadre de Lumana, qui va dénoncer l’avocat Me Illo qui a fait cette mention de conseiller en communication du responsable de l’hebdomadaire «Actualité ». Ça chauffe et ça fourmille ferme autour de Hama Amadou que les membres de sa cellule voudraient mettre hors de cause.

Ces interventions en cascade des responsables de la cellule de communication tombent dans un contexte marqué par une vive controverse qui ne cesse d’enfler au sujet du présumé virement de plus d’un milliard de francs rendu public par le journal proche de Hama Amadou. Et à coup sûr, le point de presse de Salifou Mayaki comme le communiqué de presse de Modi Alzouma apparaissent comme une sorte de cordon sécuritaire autour du président du MODEN-Lumana.

S’ils sont membres de la cellule de communication de l’Assemblée Nationale, ils sont aussi pour la plupart militants actifs du parti de Hama Amadou, comme le responsable du journal «Actualité », et le brulot lâché par l’hebdomadaire pourrait aussi allumer la mèche dans les rapports entre le MODEN-Lumana et le PNDS. Soupçons d’affairisme ou manipulation politique Si la première hypothèse reste difficile à créditer et reste suspendue au jugement de l’affaire devant les tribunaux, comme la laisser entendre l’avocat du Ministre d’Etat Bazoum Mohamed, Me Illo Issoufou, la piste de manipulation politique reste pour l’instant la plus tangible. Depuis la publication du journal «Actualité », les anti et les pro Bazoum s’affrontent.

Mais il faut dire que pour l’instant, ce sont les premiers qui semblent l’emporter. La polémique et les commentaires enflent dans les salons et sur les réseaux sociaux. Au sein de l’opinion, on tend plus à accuser le Ministre des affaires étrangères Bazoum Mohamed, même si on n’a du mal à donner une explication matérielle à un virement aussi important et qui est soumis à des vérifications rigoureuses au niveau du système bancaire. Dans l’entourage de l’opposition ARN, on se mare et on commente l’affaire avec délectation. Au sein de la majorité MRN, principalement dans les rangs du MODEN-Lumana, et même une certaine proportion des militants du PNDS, on ne parle plus que de l’affaire Bazoum et on feint d’établir les faits.

Faut-il dire que le Ministre d’Etat Bazoum Mohamed a été rattrapé par son attitude ? En tout cas, sa côte n’est pas très forte dans le paysage politique national. Son ton rugueux, son arrogance pour certains et ses interventions à l’emporte-pièce ne sont pas pour lui attirer une grande sympathie au sein de l’establishment politique national. Ils sont deux comme cela au sein du PNDS, Bazoum Mohamed et Hassoumi Massaoudou, relèvent plusieurs observateurs, qui depuis longtemps se sont taillés une image de bourreaux au sein du PNDS et qui par leur ton cassant se sont mis dans le collimateur des adversaires politiques. Dans une large mesure, la posture de Bazoum Mohamed a contribué à donner un large écho à cette affaire de virement.

Et c’est peut-être pourquoi pour ne pas compliquer davantage une situation déjà suffisamment chaude que dans son entourage on n’a usé de toutes les pressions pour l’empêcher de réagir à chaud. Le Ministre des affaires étrangères Bazoum Mohamed s’est contenté du strict minimum en publiant sur sa page facebook à propos de l’affaire «qu’elle est le fait d’adversaires politiques en panne d’imagination». Jusqu’à quand se contentera-t-il du minimum syndical ? Ce qui est sûr, c’est que même si ce qu’il a appelé «leur mensonge » devait être établi par la justice, l’affaire ne manquera pas d’avoir un retentissement sur la scène politique nationale.

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