Le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement Industriel, M. Omar Hamidou Tchiana a effectué dimanche dernier une visite à Arlit suite à l’attentat perpétré jeudi dernier par un groupe terroriste contre la Société des Mines de l’Air (SOMAIR). A son arrivée dimanche matin à l’aéroport d’Arlit, le ministre d’Etat en charge des Mines, a été accueilli par le Préfet du département d’Arlit, le Capitaine Soumana Sirfi Wonkoye.
Aussitôt après son arrivée, le ministre d’Etat s’est rendu à la SOMAIR, cible de l’attentat suicide de jeudi dernier. Une société qui, quatre jours après porte encore les stigmates de ce « lâche et barbare attentat » comme l’a qualifié le ministre d’Etat, Omar Hamidou Tchiana. Et depuis lors, l’usine est à l’arrêt : rien, absolument rien ne tourne ; et donc pas de production. Le cœur de l’usine où s’est produite l’explosion ne ressemble qu’à un tas de ruine.
Des débris de tôle, de fer, et d’autres matériaux jonchent le sol. D’autres débris restent encore suspendus. Un peu plus loin, à 100 mètres environ, le moteur et le châssis du véhicule dont se sont servis les kamikazes. Ces assaillants auraient bénéficié d’une certaine complicité selon le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement Industriel.
« Il y a certainement dû avoir des complicités. Le lieu exact où l’attentat s’est produit, il faut présager qu’il faut le connaître. Il y a beaucoup de couloirs de circulation, mais ils sont allés à un endroit précis qui se trouve à mis chemin entre l’usine et le broyeur. C’est vraiment un endroit central pour ce qui concerne le fonctionnement normal de la SOMAIR. Cette société SOMAIR est un symbole ; quand on sait qu’aussi bien le Niger que la France est engagée au Mali. Mais au-delà de ça, ce qu’ils cherchent c’est d’abord nous intimider. C’est faire régner l’angoisse et la terreur ; c’est de nous faire peur. Mais je puis vous assurer que nous n’avons pas peur. Personne ne viendra nous enlever cette liberté que nous avons de nous battre pour la liberté de nos frères et sœurs du Mali. Le Niger est un pays profondément démocratique, et qui croit aux valeurs humaines qui sont celles du respect de l’autre et du respect de la vie et de la personne humaine. On va faire preuve de plus de vigilance. Nos Forces de Défense et de Sécurité sont à pied d’œuvre ; nous sommes sûrs que nous allons éviter d’autres attentats. Au demeurant, il est déplorable qu’il y ait eu plusieurs pertes en vie humaine. Mais cela aurait pu être plus catastrophique encore, n’eut été les dispositions qui avaient été prises. Pour les estimations, c’est environ 18 milliards de perte par mois. Vous avez vu dans quel état se trouve le centre de pilotage de l’usine. C’est malheureux qu’on s’en prenne à des installations de la sorte, et surtout qu’on fasse dévier l’islam pour porter atteinte à la vie d’êtres humains, tout cela est écœurant. Parce que, nulle part, le Coran ou l’Islam ne dit qu’il faut tuer des gens. Bien au contraire dans le Coran, il est stipulé que Dieu a fixé les limites du bien et du mal et qu’il récompensera ou punira selon que l’on ait obéi ou failli à ses divins commandements. Et jamais Dieu n’a demandé qu’on tue son prochain. Donc ce qu’ils font, ils ne le font pas au nom de Dieu, mais plutôt au nom de leurs propres intérêts personnels et égoïstes », a indiqué M. Omar Hamidou Tchiana.
Le ministre d’Etat s’est par la suite rendu au domicile de la victime, Aboubacar Moussa, manœuvre de l’entreprise Hamza qui sous traite avec la SOMAIR, pour présenter les condoléances du Président de la République et du gouvernement à sa famille. Lors d’une rencontre qu’il a eu avec le personnel de la SOMAIR, M. Omar Hamidou Tchiana, a exprimé sa profonde consternation tout en l’encourageant à persévérer dans sa noble tâche. L’attentat contre les installations de la SOMAIR, constitue un coup dur pour l’économie nigérienne ; la production est pour l’instant à l’arrêt, mais des mesures sont en cours pour qu’elle reprenne rapidement.
