Le gouvernement nigérien et le groupe nucléaire français Areva qui exploite depuis plus de 40 ans, à travers ses filiales la SOMAÏR, la COMINAK et bientôt Imouraren, les gisements d’uranium d’Arlit, dans la région d’Agadez (extrême nord), ont conclu lundi, à Niamey, un nouveau contrat d’exploitation, après plus de 5 mois d’intenses négociations, apprend-on de source officielle.
L’accord a été signé entre le ministère d’Etat nigérien en charge des Mines, M. Omar Hamidou Tchana et le PDG du groupe nucléaire français, Luc Oursel.
Aux termes de cet accord de partenariat stratégique, avec notamment la mise en vigueur des dispositions fiscales du code minier de 2006, le Niger et Areva proposeront aux Conseils d’administration des deux sociétés (Somaïr et Cominak) des directeurs généraux de nationalité nigérienne en 2014 et 2016, respectivement.
S’agissant du gisement d’uranium d’Imouraren, 5 000 tonnes par an, "son exploitation dépendra de l’amélioration des conditions du marché international", ont convenu les deux parties.
Par ailleurs, quelques 90 millions d’euros seront injectés dans la réhabilitation de la route Tahoua-Agadez-Arlit dite "Route de l’uranium " et 17 autres millions seront versés à travers des projets de développement dans le nord du Niger qui abrite les mines d’uranium.
Le Niger, 4ème producteur mondial d’uranium, le 2ème fournisseur du groupe nucléaire français Areva, est, paradoxalement, de nos jours, l’Etat le plus pauvre du monde; pour que ces minières profitent beaucoup plus aux populations nigériennes et au pays, les autorités nationales ont exigé du groupe Areva le renouvellement, depuis fin décembre dernier, du contrat d’exploitation à des conditions qu’elles souhaitent "meilleures" ; l’ancien contrat liant les deux parties depuis plusieurs décennies étant arrivé à terme depuis le 31 décembre 2013.
En effet, pour le ministre Omar Hamidou Tchana, qui avait donné le ton, le 24 octobre 2012, "les bénéfices tirés de l’exploitation de l’uranium ne profitent pas au peuple nigérien car ne contribuant qu’à hauteur de 5% au budget général du pays".
"Nous voulons nous asseoir avec AREVA pour qu’ensembles nous trouvions les voies et moyens, pour que l’exploitation des ressources de notre sous-sol profite au développement de notre pays. Nous voulons que notre partenariat avec AREVA soit gagnant-gagnant ", avait-t-il martelé.
Il est à préciser qu’avec l’exploitation de la nouvelle mine d’Immouraren (toujours dans le département d’Arlit), initialement prévue à partir de 2014, le Niger se hisserait au premier rang en Afrique, et second au niveau mondial, de producteur d’uranium, après le Canada, avec une production annuelle qui passerait de 3.000 à 8.000 tonnes, d’après les études techniques d’Areva.