Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Niger/Guerre au sommet de l’Etat : pourvu que le jeu soit républicain et loyal
Publié le mardi 27 mai 2014   |  Le pays


6ème
© Autre presse par DR
6ème conférence des Grandes Chancelleries d`Afrique Francophone Sub-saharienne et de France: le Chef de l`Etat préside la cérémonie d`ouverture des travaux
La 6e Conférence des Grandes Chancelleries de l’Afrique subsaharienne qui s’est ouverte le lundi 21 octobre 2013 dans la capitale nigérienne, au Palais des Congrès, en présence du Président de la République Issoufou Mahamadou


 Vos outils




Une quarantaine d’opposants, tous proches du président de l’Assemblée national et de son parti, Lumana, ainsi qu’une septantaine d’étudiants ont été arrêtés ces derniers jours à Niamey, la capitale nigérienne. La raison : une « campagne de terreur », pour reprendre l’expression du ministre nigérien de l’Intérieur, qu’ils auraient tenté d’instaurer à Niamey aux fins de créer un « pourrissement de la situation politique au Niger ». Le filet n’aura pas épargné Ismaël Hama Amadou, alevin ou plutôt rejeton de l’actuel occupant du perchoir nigérien.

Tout naturellement, chaque camp se défend. Le pouvoir dit avoir affaire à des hors-la-loi devant lesquels « l’Etat ne reculera pas ». L’opposition, elle, crie à l’injustice et promet encore des jours difficiles au pouvoir. Qui a tout faux, qui a tout vrai ?

Un accès au pouvoir qui porte le sceau de la volonté des électeurs est à mille lieues plus glorifiant

Propulsé au rang des nations de bonne tenue démocratique, ce qui a du reste valu à son président de figurer sur une liste très sélecte de chefs d’Etats africains admis à la Maison blanche, le Niger ne doit pas décevoir. Il ne doit pas tomber de son piédestal de nation démocratique. En cela, tous les citoyens nigériens doivent se sentir interpellés, y compris l’opposant Hama Amadou. Qu’en se rasant tous les matins, il rêve de passer du perchoir à l’ultime sommet des institutions de la République, c’est son droit le plus absolu. Qu’il ne se contente pas de trôner au perchoir et ait les dents longues, au point d’être le poil à gratter du régime, cela peut se comprendre et même paraître salutaire pour la démocratie. Mais Hama Amadou ne doit jamais se départir du principe que son combat pour accéder à la plus haute fonction de l’Etat, doit se mener de manière loyale et républicaine. Un accès au pouvoir qui porte le sceau de la volonté des électeurs, telle qu’issue des urnes, est à mille lieues plus sain, plus glorifiant et plus valorisant qu’une brusque propulsion à la tête de l’Etat, qui laisse derrière elle, des institutions en lambeaux.

Mahamadou Issoufou est bien conscient que son allié d’hier ne lui fera pas de cadeau

Si cette dernière option a une seule fois effleuré l’esprit de l’opposant nigérien, il urge qu’il se ressaisisse. Monter, sabre au clair, à l’assaut du pouvoir, c’est bien. Avoir tout autant le souci de préserver les valeurs républicaines, c’est encore mieux. C’est pourquoi Hama Amadou, dans sa quête du pouvoir d’Etat, doit se montrer irréprochable. C’est en cela qu’il prouvera qu’il a le sens de l’Etat et est un homme d’Etat. Sa longue et déterminée course à l’échalote ne doit pas lui faire perdre de vue que la fin ne saurait justifier tous les moyens, mêmes les moins recommandables, si tant est qu’il veuille défendre l’image de démocrate qu’il prétend être. Hama Amadou joue-t-il un jeu du quitte ou double ? Si les faits qui lui sont reprochés sont avérés, il y a lieu, pour lui, de revoir sa stratégie de conquête du pouvoir d’Etat. L’opposant doit du reste comprendre qu’il ne gagne rien à mettre en danger l’existence des institutions de la République. Au demeurant, si d’aventure les institutions venaient à s’écrouler de son fait et que l’armée se voyait obligée, comme par le passé, de prendre ses responsabilités, une telle situation ne servirait ni l’image du Niger, ni la sienne. Pire, il se mettrait lui-même en danger s’il accédait au pouvoir de la plus inélégante manière.

Et si tant est qu’il ronge ses freins, Hama Amadou doit se rappeler qu’il ne reste plus que deux ans pour l’organisation de nouvelles élections présidentielles ; ce n’est pas une éternité !

Toute cette agitation politique au Niger, est, évidemment, le signe d’une vitalité démocratique. Du reste, le Niger peut se féliciter d’avoir à la tête de son Assemblée nationale, un opposant qui, de surcroît, se comporte surtout comme tel. Sous d’autres cieux, certains présidents à sa place, auraient fini par être vite « retournés » par le pouvoir. On serait alors parvenu à une sorte d’unanimisme politique qui aurait sacrifié les intérêts du peuple. On le sait, rien ne va plus entre le président nigérien et celui de l’Assemblée nationale, depuis que la coalition entre leurs deux partis a volé en éclats. Mahamadou Issoufou est bien conscient que son allié d’hier ne lui fera pas de cadeau sur ses moindres manquements de gouvernance, d’autant plus que son adversaire affiche clairement son intention de lui ravir son fauteuil. A Mahamadou Issoufou de le contrer… par une gouvernance vertueuse, pour le bonheur du peuple nigérien.

 Commentaires