Le Bureau National de Coordination du Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie (BNC/CODDHD), réunit ce jour, 27 mai 2014, à l’effet d’examiner la situation sociopolitique de notre Pays, fait la déclaration dont la teneur suit :
Entendu qu’à la date du 14 février 2014, le CODDHD a rendu publique une déclaration attirant déjà l’attention de la population nigérienne du danger que pourrait engendrer la situation sociopolitique délibérément créée par la classe politique ;
Entendu que malgré les multiples appels à l’apaisement tant lancés par le CODDHD que par d’autres organisations de la société, la situation reste inquiétante avec des nouvelles formes d’agressivités inhabituelles exposant les citoyens, la République et la démocratie à tous dangers ;
Entendu que le peuple nigérien souffre déjà de ces calculs politiciens sans précédant dans l’histoire de la démocratie du Niger ;
Entendu que le Niger est un État de droit et que force doit rester à la loi; Que sa survie dépend de la volonté de l’ensemble des acteurs de garantir le respect des normes démocratiques favorables à un environnement pacifique;
Au vu de tout ce qui précède, le Bureau National de Coordination du Collectif des Organisations de Défense des Droits de Homme et de la Démocratie CODDHD :
1. Rappelle qu’il incombe à la classe politique d’agir positivement, voire même de renoncer à certains actes afin de promouvoir et protéger les droits et libertés fondamentales tels que prescrits par la Constitution ;
2. Appelle au respect strict des institutions de la République, pierre angulaire de la démocratie et de l’État de droit ; et particulièrement la cour constitutionnelle dont « les arrêts ne sont susceptibles d’aucun recours. Ils lient les pouvoirs publics et toutes les autorités administratives, civiles, militaires et juridictionnelles » selon l’article 134 de la constitution du 25 novembre 2010 ;
3. Rappelle à l’ensemble des acteurs que « la justice est rendue sur le Territoire National au nom du Peuple et dans le respect strict de la règle de droit, ainsi que des droits et libertés de chaque citoyen » conformément à l’article 117 de la Constitution ;
4. Invite le pouvoir à privilégier le dialogue avec tous les acteurs sociaux notamment les scolaires, les syndicats et même les acteurs politiques et interpelle le Conseil National de Dialogue Politique ;
5. Condamne l’utilisation de la violence et de l’intimidation comme moyens de règlement de différends;
6. Condamne les violations des normes nationales et internationales lors des interpellations et arrestations opérées dans les rangs des scolaires, des journalistes et des hommes politiques et demande à l’Etat du Niger de s’y conformer notamment les lieux de garde à vue et les droits de visite;
7. Condamne les menaces proférées par le Ministre de l’Intérieur à l’encontre de certains médias privés de la place qui ne font que leur travail, dont le Groupe de Presse Radio Télévision Ténéré, Radio Télévision Bonferey, Radio Télévision Labari, le journal le Courrier, le Journal l’Événement.
8. Déplore les conditions de détention de ALI ABDOULAYE Président de l’ONG Vie Kandé Ni Béra, détenu dans des locaux non appropriés et demande à l’État de se conformer aux normes en la matière ;
9. Déplore les destructions des biens publics et privés lors des manifestations ;
10. Condamne la répression aveugle de la manifestation estudiantine et rappelle aux forces de maintien de l’ordre, le strict respect des mécanismes conventionnels en la matière ;
11. Demande au gouvernement la réouverture sans condition et sans délais des sièges des centrales syndicales, des journaux et organisations de la société civile fermés;
Au plan international, le BNC CODDHD :
- Condamne avec fermeté la recrudescence de la violence de BOKO HARAM au Nigeria et demande la libération immédiate et sans condition des filles lycéennes enlevées à leurs familles;
- Déplore la reprise des combats au Nord Mali et demande aux parties de privilégier le dialogue ;
