L’idée a fait son petit bonhomme de chemin à la veille de la formation du gouvernement d’union nationale, avant d’avorter lamentablement. Dans son entreprise de sape de ce projet du président de la République, qui a voulu fédérer toutes les forces politiques, dans une sorte de pacte républicain, Hama Amadou a eu l’idée de se trouver des alliés.
Entre autres stratégies, il a subitement songé à ses anciens amours, notamment le MNSD-NASSARA qui ferait bien son affaire selon lui, dans sa croisade contre le Président MAHAMADOU ISSOUFOU. Ainsi, HAMA AMADOU va envoyer dans la plus grande discrétion une délégation au siège du bureau politique du MNSD pour proposer une fusion intégrale entre leurs deux partis politiques, sans en donner la moindre précision sur le mode de fonctionnement et encore moins sur l’appareil dirigeant de la nouvelle structure.
ll fondait beaucoup d’espoir pour faire succomber les responsables du MNSD face à sa proposition, au regard de l’hostilité qu’affichaient certains ténors du parti, comme les Ali Sabo et autres Tamboura à la formation du gouvernement d’union nationale et certainement du lobbying qu’il a dû entreprendre auprès de certains caciques du MNSD NASSARA.
Malheureusement cette proposition a été carrément rejetée par la majorité des membres du bureau politique, qui ont perçu une sorte d’arnaque à travers cette offre.
C’était du temps des Albadé Abouba, Ada cheffou et autres. Pour eux, le dessein caché de cette manœuvre était de réhabiliter Hama Amadou après ses déboires avec le MNSD en’ lui remettant les deux formations politiques fusionnées, tout en sachant pertinemment qu’un Seïni Oumarou ne pourrait jamais tenir en face de son ancien patron.
Lui-même Seïni Oumarou a rejeté ce projet de fusion, car il voulait garder au moins le petit privilège d’être considéré comme le président du parti, et Chef de file de l’opposition même si cette position ne lui donne aucune emprise sur quoi que ce soit étant entendu que la réalité des choses reste encore dans les mains du vieux timonier M. Tandja Mamadou qui n’est pas visiblement prêt à passer le témoin pour piloter à distance.
Mais depuis son dernier point de presse, on a l’impression que Seïni Oumarou semble lâcher du lest, pour s’effacer carrément au profit de Hama Amadou. ll a fait son mea culpa et a avoué qu’ils se sont trompés, en se séparant l’un de l’autre, sans plus de détails. ll a promis quand même, qu’ils ne vont plus répéter la même erreur.
Mais à bien regarder, Seïni Oumarou se sent une charge morale en dehors des autres calculs qu’il peut avoir dans le coin de sa tête. C’est plus des excuses et une sorte d’allégeance qu’il a voulu présenter à son ami après avoir eu la prétention d’accepter de prendre sa place de primo et de président du MNSD en juin 2007 après la motion de censure qui a débarqué celui-ci de son poste de premier ministre. En son temps, il a été taxé d’avoir trahi une amitié de plusieurs années d’avec son collègue qui l’a «fabriqué» de ses propres mains, selon certains.
Même dans la conduite de l’opposition politique, le président du Moden Lumana a englouti pratiquement tous les autres leaders de l’ARDR, qui ont été incapables de poser le moindre acte durant pratiquement plus de trois ans en dehors des petites sorties pitoyables de Seïni Oumarou en tant que Chef de file de l’opposition pour des soi-disant contre bilans.
Dans cette posture, il est évident que Seïni Oumarou ne trouverait pas mieux que de céder le rôle de premier plan à Hama Amadou pour se mettre à la remorque, un rôle qu’il a si bien accompli avec son ancien patron mais aussi, dans une moindre mesure avec l’ancien président Tandja Mahamadou sur la scène politique. Seulement la grosse difficulté est le groupe de Albadé Abouba et ses compagnons qui ont toujours su déjouer les complots du duo Seïni Oumarou -Hama Amadou avec la bénédiction de M Tandja mamadou.
Aujourd’hui encore toute velléité de remettre le MNSD NASSARA dans les mains de HAMA AMADOU n’aura que très peu de chance, sinon aucune de prospérer au regard de la détermination du groupe de Albadé à reprendre définitivement le contrôle du parti.