Les étudiants de l'université de Niamey ont entamé jeudi une grève d'une durée illimitée pour exiger la libération de 72 de leurs camarades arrêtés et écroués après de violentes manifestations la semaine passée, a-t-on appris de source syndicale.
L'Union des scolaires nigériens, unique syndicat scolaire et universitaire du pays, a lancé "un mot d'ordre de suspension de toutes les activités académiques à compter de ce jeudi", a annoncé le président de son comité directeur, Anassa Djibrila.
"Il n'y aura plus cours tant que nous camarades ne seront pas libérés", a-t-il lancé sur des radios et télévisions privées.
"Le mot d'ordre est suivi. Depuis (jeudi) matin, toutes les activités académiques sont suspendues, a affirmé M. Djibrila à l'AFP. Sur le campus, tous les étudiants, y compris ceux qui sont en examen, ont déserté les amphithéâtres."
"Les cours n'ont plus lieu depuis pratiquement le 21 mai jusqu'à ce jour", a confirmé à l'AFP Amadou Bounty Diallo, un enseignant à l'université de Niamey.
Des centaines d'étudiants qui protestaient contre des retards dans le paiement de leurs bourses ont violemment manifesté les 20 et 21 mai dans la capitale, faisant une dizaine de blessés et d'importants dégâts, selon les autorités.
Quelque 72 étudiants ont été arrêtés et écroués à la suite de ces manifestations, réprimées par les forces de l'ordre, notamment pour les chefs "d'attroupements armés, violences sur les forces de l'ordre, et destructions de biens publics et privés", selon le ministre de l'Intérieur, Hassoumi Massaoudou.
Cependant, l'USN dit n'avoir recensé que "60 étudiants" dans des prisons de trois localités où elle a envoyés ses responsables et où des étudiants sont censés être incarcérés.
"Nous demandons à l'Etat du Niger et précisément à son ministre de l'Intérieur de nous dire où se trouvent les 12 autres étudiants", souligne l'USN en invitant "ses militants à rester unis et solidaires".