Longtemps chuchotée, la création de la Fondation Salou Djibo (FONSAD) est devenue une réalité depuis le 07 février 2013. La cérémonie officielle de lancement des activités de cette fondation a eu lieu au palais des congrès de Niamey devant plusieurs personnalités et de nombreux curieux.
Selon le premier responsable de la FONSAD, cette organisation non gouvernementale articule ses actions autour de deux axes principaux. D’une part, la promotion de la Paix et la Démocratie et d’autre part, celle de l’environnement et du Développement Durable. Concernant la première composante, le général de corps d’armée Salou Djibo annonce que la fondation s’investira sur le terrain pour mettre en avant les initiatives de paix venant des organisations nationales et internationales comme l’Etat, la CEDEAO, ou encore l’ africaine. Concernant le renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance, la fondation s’appuiera sur l’organisation des ateliers, des formations, des actions de sensibilisation et de renforcement de capacités.
Enfin, sur le volet de l’environnement et du développement durable, la FONSAD se dit alignée dans le combat pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement et à ceux des différents Sommets de la Terre sur le développement durable, notamment ceux de Rio, de Nairobi, de Durban et de Rio+20. Voilà qui est bien dit à propos de la création de cette fondation, une structure qui poursuit de nobles idéaux, en ce sens que les objectifs qu’elle poursuit cadrent bien avec ceux de notre pays. Seulement, cette subite résurgence du général de corps d’armée Salou Djibo sur la scène na tionale n’est pas pour laisser indifférents les Nigériens sur les non dits de la création de la FONSAD.
Surtout à propos de la promotion de la démocratie, il est perçu comme quelqu’un qui veut se reconstituer une nouvelle virginité. En effet, à l’occasion des élections législatives 2011, n’a-t-il pas cautionné l’annulation des listes de certains candidats à Zinder, Maradi et Tillabéri ? Un acte qui a doté notre pays d’une assemblée qui a tant fait jaser et qui a failli plonger notre classe politique dans d’interminables guéguerres. Car à travers ce geste, une partie de la classe politique a été favorisée en défaveur d’une autre. Comment quelqu’un qui a cautionné cette supercherie peutil aujourd’hui convaincre les Nigériens de sa sincère volonté de promouvoir la démocratie ?
Pour ce qui est de la bonne gouvernance, son autre combat, n’est-il pas utile de rappeler le pillage impuni des maigres ressources de notre pays à travers des affaires sulfureuses qui ont d’ailleurs conduit certains de ses proches collaborateurs en prison ? La vraie raison de toute cette gymnastique est à trouver ailleurs. Déjà d’aucuns pensent que le général Salou Djibo veut s’inspirer des démarches adaptées par le feu colonel Djermakoye et Amadou Toumani Touré du Mali pour arriver au pouvoir. Certainement les quatorze mois qu’il a passé aux commandes de l’Etat du Niger en tant que président du CSRD après avoir renversé le régime du président Tandja Mamadou, lui a donné des idées.
Ce point de vue est fortement réconforté quand on se réfère à la liste des membres fondateurs et membres du conseil d’administration de la FONSAD. Il s’agit de : Général Mamadou OUSSEINI, Général Hamadou MOUSSA GROS, Professeur Mamoudou Gazibo , M. Marou AMADOU, Docteur Amadou Tidjani HAMIDOU, Colonel Ibrahim YACOUBA, Docteur Amadou IDRISSA BOKOYE, Monsieur Chaibou YAHAYA et Monsieur Sadou HAROUNA ISSAKA. Ce beau monde composé d’universitaires, des acteurs de la société civile, d’officiers de l’armée nigérienne, et d’agents de l’administration faisait partie de l’entourage immédiat du général Salou, soit en tant que ministres ou grands idéologues de son court passage à la tête de l’Etat. Pour l’heure, attendons de voir.