Les auteurs des deux attentats-suicides perpétrés jeudi au Niger, contre un camp militaire à Agadez et un site nucléaire français à Arlit, ne venaient pas de Libye, a assuré lundi le Premier ministre libyen, Ali Zeidan, en visite à Bruxelles.
Toutes les allégations indiquant que les auteurs venaient de Libye sont « sans fondement et ne correspondent pas à la réalité », a assuré M. Zeidan au cours d’un point de presse à Bruxelles, à l’issue d’un entretien avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
« C’est (l’ancien dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi qui exportait le terrorisme », a affirmé le chef du gouvernement libyen. « La nouvelle Libye ne tolère pas cela », a-t-il ajouté. La Libye n’est « pas un foyer du terrorisme », a-t-il soutenu avant de relever que le fils de l’ancien dirigeant libyen, Saadi Kadhafi , et d’anciens dignitaires du régime bénéficiaient du droit d’asile au Niger.
« Je demande à nos amis nigériens de prendre ces faits en considération et d’extrader ces éléments pour qu’ils soient jugés en Libye », a-t-il déclaré.
Il a garanti que son pays avait sécurisé ses frontières. « On ne laisse personne entrer ou sortir de Libye via le Mali », a-t-il indiqué.
« Les assaillants, selon toutes les informations que nous avons eues, venaient de Libye, du Sud libyen », avait affirmé samedi le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Ces attaques confirment que « la Libye continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel », avait-il ajouté.
M. Issoufou a réitéré ces accusations lundi. « Pour le Niger en particulier, la menace principale s’est déplacée de la frontière malienne vers la frontière libyenne. En effet, je le confirme, l’ennemi qui nous a attaqués à Agadez et Arlit vient du Sud (libyen, ndlr), d’où parallèlement une autre attaque est préparée contre le Tchad », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat d’Agadez perpétré le 23 mai par des groupes jihadistes.