Le chef de file de l’opposition, Seïni Oumarou n’a pas dérogé à sa comédie à répétitions, chaque fois qu’il sort pour porter ses appréciations sur la situation sociopolitique. Le vendredi 23 mai dernier, juste un jour avant la sortie fracassante du ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou, il a récidivé dans ses prestations les plus burlesques. Entre manque d’habilité et timidité dans la conduite de la gestion de l’opposition au régime, il assure, tant bien que mal, la manœuvre du gouvernail depuis l’installation de la 7ème République. Dans une ambiance tout à fait comique, il a fait son show sans convaincre l’opinion sur la gravité de la situation qu’il tentait de présenter.
Conférence de presse, point de presse, communiqué de presse, discours, déclarations…, il y a des très grosses difficultés pour classer les propos couchés sur papier A4, entrecoupés souvent des ‘’messieurs et mesdames’’ du chef de file de l’opposition Seïni Oumarou. Avec toujours la même voix timbrée, le même accent, la retenue semble avoir échappé au président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara), qui pilote l’opposition depuis plus de trois ans. Invectives, grimaces, ironie…, ont dominé, une fois de plus, le langage et le visage de celui dont beaucoup témoigne qu’il n’a jamais noué les noces avec l’indécence.
Si jadis, l’opposition jouait pleinement son rôle, avec des preuves à l’appui chaque fois qu’elle sortait, aujourd’hui l’opinion est perdue dans les prestations d’une opposition qui semble s’aliter à jamais. On n’est pas loin de la rue, quand Seïni Oumarou, sans preuves à l’appui, avoue, à propos d’une «…frénétique et irrésistible volonté de réaliser un passage en force aux élections présidentielles de 2016. », que ‘’L’objectif consistait à diligenter des manœuvres sournoises en vue d’écarter de la course aux présidentielles, les candidats présumés de l’opposition déjà suffisamment ciblés par une cabale tout azimut’’. Comment les rédacteurs de cette psalmodie de l’ARDR ont-ils pu utiliser à l’imparfait un acte ou une action qui n’est pas encore réalisée ? Dans les mlieux de la presse cela est assimilable à des propos mensongers ou à la diffamation.
Pas étonnant, si Seïni Oumarou, fruit pur et dur de projet de remise en cause de la démocratie, emboîte le pas à l’ancien président Tandja Mamadou et les thuriféraires du tazartché, en jetant, lui aussi, le discrédit sur la Cour constitutionnelle. La seule nuance, s’il y en avait une, il a passé par des subterfuges. Quelle plus grosse insulte dépasse cette remise en cause de la compétence et de l’intégrité, quand le chef de file de l’opposition dénie toute capacité à la plus haute juridiction d’interprétation de la constitution nigérienne de faire, elle-même, son propre travail et qui se plaît d’aller falsifier ou plagier son homologue du Bénin ?
La plus grande maladresse suivra par la suite. Celui, qui reconnaît que ‘’les dispositions constitutionnelles du Niger ne permettent pas non plus à la Cour constitutionnelle de faire des sommations, encore moins des injonctions aux institutions de la République ou à leurs présidents’’, alertait : «Notre inquiétude est d’autant plus légitime qu’en Afrique, ce sont les cours constitutionnelles soumises à la volonté des pouvoirs en place, qui ont été à la base de nombreuses crises sociopolitiques très graves et aux conséquences tragiques pour ce pays et sa population.». Avec une analyse politique de salon, le tazartchiste sans conviction se noie dans le paradoxe et inflige une double insulte à l’endroit de son mentor Tandja et de Mme Bazèye.
Ce passage ridicule semble avoir échappé à l’intelligence du président Seïni Oumarou. Sinon, que dira alors le deuxième responsable de la dislocation de l’édifice démocratique qu’il était, quand, malgré l’insoumission de la Cour constitutionnelle de Mme Fatouma Bazèye, Tandja Mamadou a réalisé son tazartché ? La Cour constitutionnelle de l’époque a pleinement joué son rôle et était totalement insoumise, Tandja Mamadou a pourtant massacré l’édifice démocratique et les militaires sont revenus dans l’arène politique.
Comment Seïni Oumarou, qui quittait le pouvoir il y a juste un peu moins de cinq ans, revient sur scène avec ce qu’il connaît et qu’ils ont fait, semble n’avoir rien compris des paroles de l’inénarrable Bonkano Amadou qui a, le plus simplement, caricaturé la gestion du pouvoir : «un jour on est chasseur, un jour on est la biche.».
Plus loin, dans sa sortie médiatique, Seïni Oumarou, dont beaucoup ne doutent point du manque de carrure d’Homme d’Etat, semble avoir commencé à comprendre comment on fait la politique. La virulence a couvé dans la galaxie de la timidité et de la sagesse qu’on lui reconnaissait. Et il fait désormais siennes les insultes et les invectives, lui qui prétend à la magistrature suprême du Niger. Le ton et les mots sont grossiers, plongeant ainsi le patron ‘’sage’’ dans une posture de kamikaze. «Le plus dramatique dans la situation actuelle au Niger, c’est l’attitude irresponsable et mercantiliste d’une certaine classe politique qui, aveuglée par la recherche de gains faciles, refuse de voir le drame que vit le Niger et qui, tout en niant hypocritement la crise à l’Assemblée nationale, va jusqu’à soutenir le Président de la République dans la voie suicidaire qu’il a choisie pour le Niger», a-t-il lâché.
L’intolérance est venue se mélanger dorénavant à la culture politique du chef de file de l’opposition. «L’histoire jugera sans doute ces hommes et ces femmes sans vergogne, qui ont décidé de se prostituer en vendant leur honneur et leur dignité à vil prix. Par leur reniement de l’éthique politique, ils sacrifient les intérêts du pays sous l’autel d’appétits personnels et égoïstes.», vociférait-il. Voilà une autre grosse insulte assénée aux autres responsables des partis politiques dont le seul tort est d’avoir choisi d’accompagner le Président de la République dans son œuvre de construction nationale.
Les tenants du pouvoir de juste avant-hier font de plus en plus montre de signes d’essoufflement et de manque de patience dans la vie de la diète. Et quand ça perdure, ils risquent de craquer au bout de chemin. Le ton est très alarmiste. «…la situation est grave, elle est même très grave. La République et la démocratie sont en danger.» Dans la maison de Seïni Oumarou, on semble être pressé et en avoir marre de la période de la vache maigre. Combien de temps peuvent résister ceux qui semblent être fatigués de la sécheresse financière, qui regardent aujourd’hui impuissants les autres s’accrocher à leur vache à lait ? L’appel à la mobilisation des ‘’démocrates’’ est pour le moment lancé, pendant que des perspectives de plus en plus prometteuses s’offrent au Niger en même temps que les nigériens découvrent le vrai visage des responsables de l’opposition actuelle incarnée malheureusement par le Chef de file de l’opposition Seïni Oumarou qui voit tout au rouge au Niger et rien que des dangers. Une vision apocalyptique qui dénote tout simplement de l’égoïsme, de manque de patriotisme et de l’envie des opposants quant ils ne sont pas aux affaires.