Les organisations socioprofessionnelles des médias demandent au Conseil Supérieur de la Communication, au Président de la République de rappeler à l’ordre le ministre de l’Intérieur
Les organisations socioprofessionnelles du secteur des médias, membres de la Maison de la presse se sont réunies ce samedi 31mai 2014 au siège de ladite organisation pour réagir à certaines déclarations fracassantes faites par le ministre de l’intérieur Hassoumi Massaoudou lors de la conférence de presse qu’il a animée le 24 mai dernier à Niamey.
En effet, ce jour là Mr Hassoumi Massaoudou a pris un malin plaisir à s’attaquer à certains organes de la presse privée en les taxant d’être au service exclusif de certains partis de l’opposition sans en apporter les preuves.
Et pourtant, le ministre a caché honteusement dans sa classification manichéenne, les manœuvres du pouvoir à recruter dans la presse, des thuriféraires. Pire, le ministre de l’intérieur qui pense que les journalistes nigériens jouissent d’une « immunité absolue » n’a pas caché ses velléités autocratiques de remise en cause des textes garantissant la liberté de la presse au Niger.
« J’ai l’impression que les dirigeants de presse ont une immunité absolue, je pense que c’est une anomalie. Dans aucun pays du monde, un citoyen n’a une immunité absolue. Nous allons y mettre fin du point de vue de la loi… » lançait il avec une suffisance arrogante.
Pour les organisations membres de la Maison de la presse, ces propos du ministre de l’intérieur montrent clairement le mépris qu’il a pour la presse libre et indépendante. En plus, cet apparatchik du régime de la VII ème République, semble être amnésique des nobles services rendus par la presse indépendante à la Démocratie Nigérienne au point de qualifier certains confrères de « putschistes ».
Les organisations socioprofessionnelles des médias réunies en assemblée générale extraordinaire :
- Condamnent et s’insurgent contre toute tentative de remise en cause de la liberté de presse et d’expression consacrées par la Constitution et les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Niger et acquises de haute lutte par les organisations des médias
- Demandent au Conseil Supérieur de la Communication, au gouvernement et au Président de la République de rappeler à l’ordre le ministre de l’Intérieur afin d’éviter au Niger d’autres dérives autoritaires
- Appellent les journalistes au respect de la confraternité, à faire preuve de plus de responsabilité et de professionnalisme dans l’exercice de leur métier;
- Lancent un appel à tous les journalistes et à toutes les organisations socio professionnelles à resserrer les rangs et à se mobiliser pour défendre les acquis arrachés de haute lutte