Huit opposants nigériens, dont le fils du président du Parlement du Niger Hama Amadou, passé dans l'opposition, ont été remis en liberté après plus d'une semaine d'incarcération, a affirmé dimanche à l'AFP un des ex-détenus.
"J'ai été libéré vendredi à 16H00 locales (15H00 GMT) avec deux autres camarades. Samedi, Ismaël (Hama Amadou) et quatre autres militants de notre partis ont également été libérés", a précisé Idrissa Ali, un responsable de la Jeunesse du parti.
Amadou Salah, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), que dirige Hama Amadou, a confirmé à l'AFP ces huit remises en liberté. Ismaël Hama Amadou, fils aîné de Hama Amadou, avait été arrêté le 21 mai et "bastonné" devant la police judiciaire en compagnie d'autres militants du Moden venus "apporter leur soutien à leurs camarades" précédemment arrêtés, selon le Moden.
"Mais les principaux responsables du Moden sont toujours détenus", a indiqué Idrissa Ali. L'ex-ministre de la Santé Soumana Sanda, l'ex-maire de Niamey Oumarou Dogari, limogé par décret pris en conseil des ministres, Moussa Moukaïla, le directeur de cabinet adjoint d'Hama Amadou, ainsi qu'Abdourahamane Saïdou, un colonel de l'armée à retraite devenu l'un des dirigeants du parti, figurent parmi les détenus.
Samedi dernier, le ministre de l'Intérieur, Hassoumi Massaoudou, avait affirmé qu'une quarantaine de militants du Moden avaient été arrêtés dans le cadre des investigations sur des tirs contre le domicile d'un député proche du pouvoir et sur l'attaque au cocktail Molotov du siège du parti au pouvoir.
"C'est une mise en scène qui vise à arrêter des gens du Moden et par la suite organiser des représailles contre nous", a dénoncé Hama Amadou. Le climat politique est très tendu entre le régime et l'opposition à deux ans de la présidentielle de 2016.
Selon ses partisans, M. Amadou est le principal rival du chef de l'État Mahamadou Issoufou pour la présidentielle de 2016. Le parquet de Niamey, a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête sur une tentative présumée d'empoisonnement de Hama Amadou, qu'il a lui-même révélée.
Samedi, la justice a confirmé l'interdiction par les autorités de la "marche pacifique" que l'opposition avait prévue dimanche contre le président Mahamadou Issoufou, accusé de vouloir "imposer une dictature" dans le pays, selon Issoufou Tamboura, l'un des dirigeants de l'opposition.