On s’achemine peut-être vers un dénouement heureux de la crise universitaire née de l’arrestation de plusieurs dizaines d’étudiants actuellement détenus dans différentes prisons du pays.
De sources proches du pouvoir, les négociations sont en cours pour trouver une alternative à l’approche judiciaire jusque-là mise en avant par le gouvernement. Le Président de la République Issoufou Mahamadou s’est personnellement impliqué dans le dénouement de cette affaire à la suite de la requête adressée à lui par le Comité directeur de l’USN. Dans une lettre qu’il a dernièrement adressée au Président de la République, le CD a sollicité l’intervention de Mahamadou Issoufou pour que les étudiants soient libérés. Le bureau de l’USN n’a pas manqué à cet effet de rappeler le passé militant de certains des dirigeants actuels notamment ceux du PNDS Tareyya, parti dont la matrice provient justement du militantisme étudiant des années ayant précédées la Conférence nationale et l’avènement du multipartisme au Niger.
La sollicitation semble avoir portée ses fruits puisque nos sources nous confirment que le Président n’aurait pas été insensible à la demande formulé par le bureau des étudiants.
Une autre source cette fois proche de l’actuel président du parti présidentiel, Bazoum Mohamed que nous avons encore contacté pour plus de précisons, nous a juste confirmé les mêmes affirmations, c'est-à-dire la forte probabilité d’une sorte de paix de braves qui viendrait mettre fin au bras de fer actuel.
Tout laisse donc à croire que l’on s’achemine vers un dénouement heureux de cette affaire alors que les étudiants actuellement détenus à la suite des manifestations violentes de Niamey, il y a quelques jours, étaient jusque-là poursuivis entres autres pour « terrorisme ». Une grave accusation qui pourrait leur couter plusieurs années de prison alors que leurs places, il faut le reconnaître, est à la fac.
Selon nos sources, la manière forte qu’a voulu suivre l’Etat dans cette affaire est en partie liée au climat d’instabilité sociopolitique qui sévit actuellement au pays.
« Certains étudiants ont eu des accointances avec des personnalités proches de l’opposition pour attiser le feu et semer le trouble » nous a confié un autre élu du PNDS qui affirme que « les preuves existent ».
Au niveau du PNDS, donc, on digère mal cette proximité de certains étudiants avec l’opposition politique même si cela reste à prouver.
Il reste maintenant à attendre les prochains jours pour envisager la libération des étudiants. La procédure judiciaire est, en effet, en cours ce qui est de nature à compliquer le dénouement attendu dans un bref délai.
L’Etat pourrait ainsi retirer sa plainte, ce qui arrangerait bien les choses pour un bon départ.
Cependant, de part et d’autres, des concessions ont été faites et l’USN s’apprête dans les heures qui viennent à lever ses mots d’ordre de blocage des activités académiques.
L’autre question c’est de savoir quels seront les personnes qui pourront bénéficier probablement de cet élargissement. Alors qu’au niveau des étudiants on comptabilise 72 étudiants arrêtés et incarcérés, le parquet n’a reconnu que 60.
La situation des 12 autres concernés reste assez confuse en attendant de savoir pour quel chef d’accusation ils seront poursuivis, ce qui donnera une raison entre autres de leur arrestation.
La confirmation de ce scénario sera incontestablement à l’avantage du Président de la République qui a justement fait de la réforme du secteur de l’enseignement supérieur un des chantiers phares de son mandat. Sauf que les observateurs s’accordent à reconnaître qu’on est loin du compte surtout sur la base des arguments mis en avant par les étudiants pour justifier leurs dernières manifestations. Des arguments légitimes même s’il est à déplorer la tournure prise par la suite par les évènements.