Les observateurs du Programme Décennal de Développement de l'Education (PDDE) sont unanimes sur les progrès substantiels réalisés par notre pays au cours des dernières années notamment en matière de l'accès et de la couverture dans le domaine de l'éducation. Mais, les questions relatives à l'équité et à la qualité font l'objet de sujets préoccupants par ces mêmes acteurs. Autrement dit, elles constitueront les principaux défis à relever par le Programme Sectoriel pour l'Education et la Formation (PSEF) en chantier. C'est exactement ce qui explique le lancement des outils de mesure des normes fondamentales de qualité et d'équité hier matin à Niamey, par la ministre de l'Education, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim en présence du représentant résident adjoint de l'Unicef, des directeurs généraux et centraux du ministère et des représentants des organisations internationales, régionales et nationales.
Les différentes évaluations du PDDE, et le rapport d'Etat du Système Educatif Nigérien (RESEN/2010) ont révélé des résultats satisfaisants en matière d'accès et de couverture au cycle de base l. C'est ainsi que le taux brut d'admission est passé de 49,8% à 97,9%, soit une multiplication presque par 2 en 10 ans, tandis que le taux brut de scolarisation est passé de 41,7% à 79,2% de 2002-2012. Toutefois, la ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationale Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim a précisé que des disparités d'accès et de couverture persistent malheureusement, entre régions, entre zones urbaines et rurales et entre filles et garçons. En effet, l'évaluation des acquis scolaires des élèves du cycle de base l réalisée en 2011 a révélé, une contre-performance des élèves et ce, quel que soit le niveau ou la discipline considérée. Ces constats qui sont de nature à fragiliser davantage le système éducatif ont amené, le ministère de l'éducation à dégager deux défis majeurs à savoir la stimulation de la demande de scolarisation en faveur des groupes vulnérables (filles du milieu rural pauvre, enfants des zones nomades ou vivants dans les zones géographiquement éloignées et/ou à habitats dispersés, enfants en situation de handicap, etc.) et celui de l'amélioration de la qualité des apprentissages des élèves. En outre, ces défis majeurs ont été fort heureusement pris en compte dans le Programme Sectoriel de l'Education et de la Formation (PSEF/ 2014 2024), qui vise un développement holistique et harmonieux de notre système éducatif. Pour ce faire, toutes les dispositions nécessaires seront prises, a rassuré la ministre aux partenaires pour un suivi permanent par l'intermédiaire des différents comités techniques mis en place à cet effet, et en espérant que cette expérimentation, aboutira à des résultats assez concluants, pour une généralisation de cette initiative. L'opérationnalisation à titre expérimental de ces outils normes fondamentales de qualité et d'équité sera réalisée à travers les projets d'écoles dans cent (100) établissements primaires des régions de Maradi et Zinder dès la rentrée scolaire 2013-2014.
Auparavant, le représentant résident adjoint de l'Unicef M. Isselmou Boukhary a indiqué que le faible niveau de performance du programme en matière de qualité et d'équité dépend de plusieurs facteurs économiques, démographiques, organisationnels, etc. Les normes fondamentales d'équité et de qualité constituent un paquet d'indicateurs en rapport à des normes définies de manière consensuelle entre tous les acteurs du système éducatif. Elles définissent les conditions minimales d'accueil et d'encadrement susceptibles d'assurer l'équité et la qualité au système éducatif. La mise en place de cette approche à l'échelle d'une école permet de la situer par rapport aux différents indicateurs retenus ; d'identifier les principales contraintes à l'atteinte des objectifs de qualité et d'équité ; de déterminer les actions prioritaires à réaliser pour lever ces contraintes et de planifier les interventions visant à apporter les remédiations nécessaires. Cette approche novatrice présente de nombreux avantages. En effet, elle permet de fonder toutes les interventions dans le domaine de l'éducation, aux niveaux local, régional et national sur une évaluation préalable et une appréciation objective des besoins des écoles, des enseignants et des élèves ; garantir l'équité dans l'allocation des ressources matérielles, financières et humaines aux écoles ; responsabiliser les communautés dans le fonctionnement des écoles. Elle permet aussi de faire le diagnostic de la situation, l'identification des besoins, la planification, la mise en œuvre, et le suivi/évaluation des activités ainsi que responsabiliser les enseignants dans l'atteinte des objectifs de l'école et les résultats de leurs élèves. M. Isselmou Boukhary a enfin réaffirmé une fois de plus la disponibilité de l'Unicef à soutenir les efforts du gouvernement et des autres partenaires pour améliorer l'accès, la qualité et l'équité de notre système éducatif.