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Affaires coup d’Etat et assassinat : Issoufou - Hama, chacun accuse
Publié le jeudi 5 juin 2014   |  actuniger


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale et le président Mahamadou Issoufou


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La justice, dit-on, est symbolisée par une balance équilibrée, histoire de montrer qu'elle n'est pas partisane, qu’elle ne fait pas de deux poids, deux mesures.

La justice, nous ressasse-t-on, est le rempart de la Ré- publique, le fondement de la démocratie et de l'état de droit, le mur de lamentation au pied duquel, sans distinction, riches et pauvres, gouvernants et opposants, érudits et ignorants, instruits et analphabètes, peuvent, en toute assurance d'équité, faire valoir leurs arguments dans un litige ou un conflit.

C'est cela qui fait le charme de l'état de droit et qui confère à la démocratie ce préjugé de sécurité qu'éprouvent légitimement les citoyens de tous les bords, voire tous ceux qui, séduits par le Niger et ses charmes indéniables, décident de s'y installer et d’y mener leur vie.

La justice n'est pas un outil d’assouvissement de basses velléités d’hégémonie ; elle est au service de la vérité et du droit. Elle n'est pas personnalisée, elle est anonyme, sans couleur et sans visage.

Bref, au risque de troubler l’ordre public et de mettre fatalement un jour le feu aux poudres, la justice, tout comme les forces de défense et de sécurité, ne saurait être au service d'un homme, d'un clan ou même d'un gouvernement. Or, ce que le Parquet nous a donné l’occasion de constater ne rassure pas. Il nous dit que le contenu de l'interview de Hama Amadou est grave pour laisser le Parquet indifférent.

Mais où était ce fameux Parquet lorsqu'un journal de la place a annoncé en juin 2013, de la manière la plus formelle, l'existence d’un complot visant à déstabiliser l’Etat ? Il n'y a pas eu la moindre protestation, la moindre interpellation et pour cause, l'auteur de ce grossier mensonge par lequel on a voulu, déjà à l'époque, se débarrasser d'un adversaire politique gênant, par le biais de la sécurité de l’Etat, est un conseiller du président de la République.

Comment expliquer que le chef de l’Etat en personne, ait annoncé, un an seulement après son investiture, avoir failli être victime d'un assassinat et que le Parquet n'ait pas fait livrer la moindre petite parcelle d’information sur l'enquête que le président a déclaré ouverte pour appréhender les auteurs, complices et commanditaires de ce lâche attentat ? Y a-t-il une information plus grave que celle-là ? Non.

Et pourtant, ni le Parquet qui se dit aujourd'hui interpellé, ni ces vieillards goguenards qui veulent donner l’impression d'adeptes de la démocratie et de l’état de droit, n’ont levé le petit doigt.

L’emballement constaté, suite à l'interview du président du Moden Fa Lumana Africa, dans la dernière livraison du journal Le Courrier, ne peut procéder, malheureusement, que d’une cabale politicienne dans laquelle on cherche à embarquer la justice et les Fds.

Alors, suffit-il, d'être de l'opposition pour perdre systématiquement tous ses droits, y compris celui à une justice équitable ’? Alors le Niger court inéluctablement vers l'anarchie.

Dieu sauve le Niger et son peuple.

Mallami Boucar

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