Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, arrivé dimanche à Alger pour une visite officielle de deux jours centrée sur la sécurité au Sahel, a salué le "rôle pacificateur" de l'Algérie au Mali.
"Le dialogue au Mali passe par trois canaux: la Cédéao (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keïta) et un canal, l'Algérie, dont l'efficacité est reconnue par les uns et les autres", a insisté M. Fabius lors d'une conférence de presse.
Les principaux dirigeants de tous les mouvements du nord du Mali sont depuis jeudi à Alger pour des consultations "exploratoires", après l'accord de cessez-le-feu signé le 23 mai entre Bamako et les trois principaux groupes armés du nord du Mali contrôlant la ville de Kidal.
"Il y a une série de groupes (du Nord) qui discutent à Alger d'une plateforme" qui sera soumise au gouvernement malien pour "faciliter la discussion et arriver à un accord", a ajouté M. Fabius, qui s'est rendu à Alger moins de trois semaines après la visite de son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Des Maliens du Nord avaient déjà participé en janvier à Alger à des "consultations exploratoires" en vue de la relance du dialogue inter-malien. Ce dialogue intervenait en prolongement des discussions de Ouagadougou entre Bamako et les mouvements du Nord.
La France a été le fer de lance d'une intervention militaire internationale au Mali, débutée en janvier 2013, pour libérer le nord du pays de l'emprise de groupes islamistes.
Le ministre français a par ailleurs mis en garde contre les risques de contagion de la crise libyenne aux pays voisins.
"Il faut arriver à une certaine stabilité dans ce pays. Il y a une difficulté. Il faut être attentif aux questions de sécurité. Il y a un risque sur les Libyens et les pays voisins" a-t-il dit.
A son arrivée à l'aéroport d'Alger, M. Fabius a affirmé que la France et l'Algérie étaient "côte à côte dans la lutte contre le terrorisme" qui, selon lui, est un "problème qui nous concerne tous".
De son côté, son homologue Ramtane Lamamra a affirmé que l'Algérie avait déployé de "gros efforts" pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de la menace terroriste.
Pour ce déplacement qui comprend aussi un volet économique, M. Fabius est accompagné d'une importante délégation, composée de parlementaires et d'une vingtaine d'hommes d'affaires.
Sur le plan économique, la France est le principal fournisseur de l'Algérie mais est talonnée par la Chine. C'est aussi le premier investisseur étranger dans le pays, hors hydrocarbures.
M. Fabius doit être reçu lundi par le président Abdelaziz Bouteflika. Il doit aussi avoir des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb