Au Niger, vingt-six des trente-deux militants de l’opposition nigérienne ont été libérés, ce mardi 3 juin, après avoir été entendus par le juge d’instruction. Seules six personnes ont été placées sous mandat de dépôt et incarcérées.
Toute la journée, les trente-deux militants de l’opposition et leurs avocats ont défilé dans le bureau du juge du troisième cabinet du tribunal de Grande instance de Niamey. Un à un, le juge leur a notifié l’unique chef d’accusation, à savoir le complot contre l’autorité de l’Etat, un crime passible de plus de dix ans d’emprisonnement. Les trente-deux militants de l’opposition, assis sur les bancs des accusés, ont tour à tour devant le juge avec un esprit au calme, et le même chef d’accusation a été retenu contre chacun d’entre eux à savoir « Complot contre l’autorité de l’Etat. »
En effet, les auditions se sont déroulées dans un palais de justice sous très haute surveillance policière, l’accès a tout simplement été interdit aux journalistes et aux militants et sympathisants de l’opposition venus soutenir leurs camarades. Apres instructions, vingt six des trente-deux militants de l’opposition ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Quant aux six (6) autres, ils ont tous été placés sous mandat de dépôt. « Complot contre l’autorité de l’Etat », c’est le chef d’accusation qui aurait été retenu contre 6 militants du parti Lumana. Soumana Sanda, Oumarou Dogari, Abdourahamane Seydou, Adamou Soumana, Omar Hassane et un denommé Algérien. Ils sont inculpés et mis sous mandat de dépôt au centre pénitentiaire de Kollo. Ils ont été par la suite dispatchés dans les différentes maisons d’arrêt (Say, Daikaina, Filingué et Kollo).
Pour l’opinion, il s’agit purement et simplement des manoeuvres tendant à opprimer les militants des partis de l’opposition, plus précisément du parti Lumana qui gêne à tout point de vue la succession en 2016, car il en est ainsi du moment qu’on refuse délibérément de garantir les conditions d’une saine compétition électorale pour les échéances à venir. En effet, selon des sources dignes, Soumana Sanda, Oumarou Dogari et Abdourahamane Seydou, ces derniers auraient été approchés par des responsables du parti au pouvoir afin d’abandonner LUMANA et de rejoindre le camp de la renaissance au profit d’un second mandat de Issoufou Mahamadou. Pour le cas de Adamou Soumana dit Tawey, selon des ébauches collées provenant de Kollo, il serait victime du refus de sa famille d’adhérer à la convergence Tchana. S’agissant des autres, ils seraient victime d’une pure délation entretenue par les princes qui nous gouvernement en nous refusant le strict minimum en matière de droit et de libertés fondamentales alors garanties par la Constitution de notre pays.
Pour l’heure, nous assistons à la mise en oeuvre de la troisième partie du plan de la Renaissance, celui d’user de la terreur et de l’intimidation pour affaiblir tous les élans de l’opposition et des citoyens braves à défendre les acquis de la démocratie et de l’Etat de droit avec pour perspectives, la continuité dans la gestion de la chose publique pour un second mandat et peut être plus….
Tout est désormais clair sur les ambitions démesurées et mêmes imaginaires des tenants du pouvoir, qui, vaille que vaille demeurent dans la position de faire du pouvoir une affaire personnelle et que nul n’a le droit de gouverner au Niger si ce n’est eux et leurs semblables dans les faits et actes.
L’opposition politique et les leaders d’opinion doivent se serrer les coudes dans la défense des intérêts de la grande masse face aux géants des méthodes fortes dans la gouvernance d’un Etat, le notre n’est pas prêt à accepter et supporter des telles opérations sans scrupule minimum.
Il revient à tous et à chacun de faire de la lutte pour le droit et les libertés, son quotidien pourvu qu’on épargne notre peuple d’autres épreuves, en considérant qu’il en a connu assez et qu’il sortirait indemne d’une telle expérience.