La ligne de fracture au sein du parti ARD se précise nettement. La réorganisation du reliquat du parti se prépare pour introduire une nouvelle réorganisation. La refonte que connaitra le parti fait suite à la démission annoncée de son président Issoufou Oubandawaki confirmée samedi 09 février dernier par son bureau politique.
Dans une déclaration qui a sanctionné cette rencontre extraordinaire, le Bureau Politique ARD a dit prendre acte de la démission de son président et fait le bilan de la gestion du parti qui a obtenu aux dernières élections municipales, une centaine de conseillers municipaux et occupe certaines mairies. L’ARD Adaltchi-Mutunci va toutefois vers une nouvelle situation d’incertitude puisque le départ de son président a aussi entraîné le départ de beaucoup d’autres militants et cadres du parti. Le bureau politique ARD qui, par la voix de son Secrétaire général Lawan Magagi, a évoqué samedi dernier la démission de son président n’a pas donné plus de détails.
Mais on apprend que Issoufou Oubandawaki a finalement regagné le PNDS, un parti dont il a toujours gardé une certaine sensibilité. L’annonce de cette démission a déjà été apprise la veille du conseil fédéral du PNDS de la région de Tahoua qui s’est tenu le 02 février dernier à Konni dans son bercail natal. De sources bien informées, on indique qu’il fait partie du nouveau bureau fédéral au poste de vice-président, directement aux côtés du Pr Issoufou Katambé reconduit lors du dernier conseil fédéral à son poste de président fédéral.
Avec Issoufou Oubandawaki, ce sont aussi d’autres ténors de premier plan de l’ARD qui ont rejoint le PNDS. On parle notamment des vice-présidents Maman Chékarao de Maradi et Aboubacar Tiémogo de Niamey. Dans la région de Tahoua où ARD s’est complètement reversé au PNDS, on cite surtout le nom de Attaher Wandaren une personnalité infulente de l’ARD qui a installé les bases du parti dans les localités nomades de Tchintabaraden et Abalak. Les patrons régionaux comme Issa Amadou de Dosso, Abatcha Bagalé de la région de Diffa et Tshalhatou Amani de Zinder ont aussi tourné le dos à l’ARD.
Véritable séisme pour cette jeune formation politique arrivée en 6ème position sur l’échiquier politique national en nombre d’élus locaux. Outre les cadres politiques et des opérateurs économiques notamment à Mirriah dans la région de Zinder, on indique même que certains élus locaux seraient sur la liste de Issoufou Oubandawaki. Cette cassure nette qui ébranlé le parti serait visiblement passée sur la liste de partage entre les sympathisants du PNDS et la branche hostile à tout rapprochement avec le parti rose. S’il y a eu cette démarcation de l’alliance de l’opposition ARN, samedi 09 février dernier pour exprimer sa position de parti non affilié, l’ARD Adaltchi Mutunci a failli déjà se fracturer sur la question du choix d’un bloc d’alliance avant de se rallier finalement au camp du candidat de l’ARN. S’il a quitté ce bloc pour réaffirmer sa position de non allié et même une certaine proximité avec la majorité MRN au pouvoir, il faut dire que cela n’a pas suffi pour éviter la rupture au sein du parti.