Visite du Chef d’Etat Major des Armées au niveau des garnisons de la région d’Agadez : Echanges sur la nécessité de redoubler de vigilance et de renforcer le dispositif de sécurité
Le Chef d’Etat Major des Armées, le Général de Division Seyni Garba, était mercredi dernier à Agadez où il a été accueilli à sa descente d’avion par le Gouverneur de la région et l’Officier Commandant la Zone de Défense N°2, le Colonel Noma Dari. Le Général de Division Seyni Garba, qui a passé en revue un détachement des FAN qui lui a rendu les honneurs militaires, s’est immédiatement rendu au 22ème Bataillon Inter Armes (BIA), théâtre des récents attentats terroristes.
Sur place, il a reçu les explications détaillées du Commandant de la zone de défense N°2, le Colonel Noma Dari, sur l’organisation de la riposte par les éléments de la garnison militaire ; la détermination des officiers, sous-officiers et hommes du rang qui a permis de détruire les huit (8) terroristes ; l’usage des armes lourdes qui a contraint les assaillants à se retrancher dans certains bâtiments annexes du BIA. Ces dispositions ont permis aux militaires d’Agadez d’empêcher aux terroristes de s’approcher des points stratégiques comme la soute à munitions, les magasins d’armes, les dépôts de carburant, le camp des familles, la logistique etc. Ce qui a le plus retenu l’attention du Chef d’Etat Major des Armées, c’est la présence, pendant plus d’une semaine, de ce terroriste ouest-africain qui a passé un bon séjour au sein du 22ème BIA, en priant à la mosquée avec les soldats qui le prenaient pour un compagnon d’armes. Ce terroriste, qui s’est familiarisé avec beaucoup d’entre eux, était d’autant plus considéré que les soldats le prenaient pour un Sergent. Un manque de vigilance manifeste qui a joué en faveur des assaillants.
Après avoir visité plusieurs bâtiments touchés dont celui du Commandant du 22ème BIA, le Chef d’Etat Major des Armées s’est ensuite rendu à l’infirmerie de garnison où il a rendu visite à des blessés auxquels il a souhaité un bon rétablissement. A la place d’armes de l’Etat Major de la zone de défense N°2, le Général Seyni Garba a déclaré aux officiers, sous-officiers et hommes du rang qu’il est venu pour marquer sa compassion et sa solidarité, et celles des Forces Armées Nigériennes, avec les familles des victimes des événements du 23 mai 2013. C’est ainsi qu’il s’est rendu dans les familles pour leur présenter ses condoléances, celles des FDS et de tout le personnel. A tous et à toutes, le Général Seyni Garba a témoigné la compassion et la solidarité des FAN.
Pour le Chef d’Etat Major des Armées, ce déplacement à Agadez a été aussi l’occasion d’essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé, pour prendre, à l’avenir, des dispositions nécessaires afin de minimiser un tel drame. ’’Nous avons eu déjà une certaine idée par rapport à ce qui s’est passé : il y a d’abord la détermination des terroristes qui sont venus, pas pour repartir, mais pour faire le maximum de morts, de blessés et de dégâts matériels. Malheureusement ils ont réussi leur mission, même si aucun d’entre eux n’a pu s’échapper’’, a déclaré le Général Seyni Garba lors de l’inspection qu’il a effectuée à l’intérieur du camp. C’est aussi l’occasion, a-t-il dit, de féliciter tous ceux qui ont contribué à la neutralisation de ces terroristes.
’’Nous savions, depuis un certain temps, que nous pourrions être victimes de ce genre d’actions, depuis que les terroristes sont installés au nord Mali. Le Niger fait partie des premiers pays à dénoncer l’occupation du territoire malien et des pays qui se sont mobilisés pour neutraliser et disloquer les mouvements terroristes qui, s’il n’y avait pas eu une contribution de la communauté internationale, allaient prendre tout le Mali en otage et peut être beaucoup de pays du Sahel. Nous avons eu des échos que ces terroristes menaçaient déjà le Niger’’, a dit le Chef d’Etat Major des Armées. ’’Il y avait déjà eu des tentatives. La première action, il n’y a pas longtemps, c’était à Ménaka (Mali). Dieu merci, ils n’ont pas eu de chance. Les terroristes ont été détruits par nos valeureux soldats’’.
’’Nous savons qu’ils étaient décidés à frapper au Niger, mais on ne savait pas où. C’est pourquoi, au cours de tous vos déplacements, nous vous demandons d’être vigilants. Parce que la lutte contre le terrorisme n’est pas une guerre classique où il y a deux armées en face à face. C’est une guerre asymétrique où l’ennemi est parmi nous, parmi la population, et ne se dévoile qu’au moment où il doit passer à l’action. Donc c’est pour cela que je vous demande un changement de comportement que vous devez adopter pour minimiser l’action terroriste’’, a insisté le Chef d’Etat Major des Armées. Parce que, a-t-il dit, ’’dans tous les cas, ils n’ont pas baissé les armes. Ils continuent toujours à menacer. Il faudra que nous aussi on se prépare pour minimiser les chances de réussite des terroristes par rapport à leurs actions’’.
Il a aussi prôné la vigilance pour éviter l’effet de surprise. En effet, a-t-il rappelé, une sentinelle qui ne fait pas son travail peut mettre en danger la vie de toute la compagnie. Mais aussi, si ceux qui sont chargés de faire la sécurité ne font pas leur travail, ils mettent en danger la vie de tous. Si la sentinelle ne réagit pas promptement au moment opportun, cela peut être grave. Par exemple, a-t-il ajouté, à Ménaka (Mali) les gens ont eu le temps de réagir, et c’est le kamikaze qui a explosé. C’est dire combien le rôle de la sentinelle est très important dans un système de défense.
Le Chef d’Etat Major des Armées a donné des instructions fermes pour que soit renforcées les contrôles des personnes et des véhicules. Le Général Seyni Garba a aussi demandé aux militaires de faire preuve d’imagination au niveau des cantonnements et des garnisons d’intervention.
Autre sujet abordé par le Général Seyni Garba, c’est le renforcement des patrouilles de présence en ville et dans les camps militaires en cette période d’insécurité. La sécurité doit être aussi renforcée au niveau des points stratégiques, notamment les sites miniers et tout ce qui concourt à l’économie du pays. La formation doit être intensifiée au profit des soldats à travers des séances d’entrainement de tirs, et le matériel doit être régulièrement entretenu.
Le Chef d’Etat Major des Armées qui s’est rendu au niveau des autres garnisons de la région est accompagné dans sa mission du chef des opérations, du Commandant des organes de formation de l’EFOFAN, du Directeur adjoint du Génie Militaire et de son chef de cabinet.