Les déclarations de presses entre Niamey et Tripoli sont-elles entrain de faire de victimes. C’est du moins ce qu’on peut dire quand on sait qu’au cours de cette semaine, près d’un millier de nigériens sont refoulés, par camions de Libye jusqu’à la frontière de leur pays d’origine.
Selon des sources concordantes, ce rapatriement semble être la réponse du gouvernement Libyen au président Mahamadou Issoufou après ces virulentes sorties médiatiques de ces derniers jours, directement adressés à la Libye.
« Les assaillants, selon toutes les informations que nous avons eues, venaient de Libye, du Sud libyen », avait affirmé samedi le président Mahamadou Issoufou.
Et comme pour enfoncer le clou, le président du Niger a commenté : « Ces attaques confirment que notre voisin continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel. »
Pour Niamey, la menace principale s’est, en effet, déplacée de la frontière malienne vers la frontière libyenne. Mahamadou Issoufou, qui a confirmé lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats d’Agadez et d’Arlit perpétrés le 23 mai par des groupes djihadistes, que les assaillants étaient venus du Sud libyen, a également fait part lundi d’un complot terroriste contre le Tchad, toujours depuis ce Sud libyen.
Les auteurs des attentats au Niger contre un camp militaire à Agadez et le site nucléaire français à Arlit ne venaient pas de Libye, a rétorqué le Premier ministre libyen aux présidents du Niger et du Tchad qui ont accusé son pays d’“exporter” le terrorisme.
« La nouvelle Libye ne tolère pas cela », a averti Ali Zeidan depuis Bruxelles, relevant que le fils de l’ancien dirigeant libyen, Saadi, et d’anciens dignitaires du régime Kadhafi bénéficiaient du droit d’asile au Niger.
S’adressant plus à l’Union européenne qu’à ses voisins, le numéro un de la Libye post-Kadhafi a garanti que son pays avait sécurisé ses frontières. « On ne laisse personne entrer ou sortir de Libye via le Mali », a-t-il indiqué.
C’est donc suite à ces échanges de déclarations que la Libye a entrepris depuis quelques jours de rapatriés des ressortissants nigériens de son sol.
Ainsi, ces rapatriés sont traqués, arrêtés et placés dans des centres de détention avant d’être acheminés par camions par les autorités Libyennes vers la frontière avec le Niger.
Deux personnes auraient trouvé la mort dans ce voyage, cependant il n’y a pas que des Nigériens dans ces convois, on y trouve aussi des Nigérians ainsi que des Maliens et des Sénégalais, mais les Nigériens sont visés en premier.