Il y a quelques temps, nous tirions une conclusion, que l’année 2013 sera celle des chambardements politiques. Ça y est, c’est parti. Du moins, c’est presque. On monte, on descend, un « cadavre » va mourir bientôt au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN).
Qui, du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa) ou du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), réussira le coup politique ? L’un dans l’autre, une chose est sûre, la MRN ne sera plus comme avant. Et, tout porte à croire que la majorité au pouvoir n’est pas loin d’avoir son 11 septembre. Sacré « Refondateurs » !!! Finalement, le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD) et son plus grand allié à savoir la Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama) sont en passe de réussir ce qu’ils cherchaient, ‘’foutre la merde’’ au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN). En attendant la déconfiture totale de la majorité, on peut mesurer la prouesse de l’opposition.
Entre « l’arbre » (le PNDS) et « l’écorce » (le MODEN), il y a la « main » bien visible de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN). La MRN parviendra-t-elle à extirper l’étrange bout de tentacule de son corps et recoller les morceaux ? Pour de nombreux observateurs de la scène politique nationale, aucun arrangement n’est plus possible. Le « cheval ailé » aurait cette fois décidé de prendre ses distances de l’aire hostile du « roi de la forêt ». Que restera-t-il de la majorité actuelle ? Continuera-telle à exister sous la forme MRN sans le MODEN ? Ou bien le parti de Hama Amadou parviendra-t-il à emporter avec lui un de ces petits alliés utiles pouvant modifier l’arithmétique dans l’enceinte de l’hémicycle?
Autrement dit, l’éventuel départ du MODEN/FA Lumana/Africa peut-il bouleverser la configuration politique ? A supposer comme cela se susurre que le principal allié du PNDS aille s’accoquiner avec le MNSD, l’addition de leurs députés ne donnera pas la majorité simple à l’Assemblée nationale. Mais le MODEN/FA Lumana/Africa de Hama Amadou peut-il faire un saut dans l’inconnu ? Comme quoi si le scénario Nassara/Lumana venait à se dessiner sans doute qu’il y aurait en amont du jeu politique, l’aval d’au moins un troisième acteur de l’Assemblée nationale pour faire basculer la majorité. Et pour l’instant, on voit bien le Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP Jama’a) dans ce rôle. En effet, le parti de feu Ibrahim Mainassara Baré, du moins son « très jaune »
Mohamed Ben Omar n’a jamais caché sa nostalgie de la période de vaches grasses de la « Refondation ». Pour autant, le RDP Jama’a ne réglera pas totalement la question du basculement de la majorité. L’autre équation, ou disons, l’une des grandes équations à résoudre est à l’interne même du MNSD Nassara. Des grosses pontes du parti de Seini Oumarou, à commencer par le premier militant du MNSD, pour parler ainsi de l’ex Président Mamadou Tandja, avec lui des personnalités comme Ibrahim Foukori, Albadé Abouba, Lamido Moumouni Harouna sont-ils prêts à oublier les rancunes du passé ? N’y-at- il pas de risque pour le parti de Hama Amadou d’assister à un effet boomerang, c’est-à-dire de se voir courtcircuiter à la dernière minute par son éventuel nouvel allié ?
L’autre paire de manches, c’est comment convaincre l’ensemble des militants du MODEN Lumana à se dire qu’ils peuvent être amenés à jouer le second rôle aux côtés de ceux là qu’ils ont présenté dans un passé récent comme des moins que rien politiques. Ce sont là probablement des tableaux sur lesquels peuvent se concentrer les « éminences grises » du parti rose pour jouer aux prolongations, pour oser continuer les yeux fermés à vouloir rouler tout ce beau monde politique dans la farine. Mais jusqu’à quand ? Vraisemblablement pas pour longtemps. A en croire les supputations des salons, « hamistes », « seinistes », « tandjistes », « ousmanistes » et autres « taupes » des petits partis présents à l’Assemblée nationale sont en train de peaufiner les stratégies et stratagèmes pour clouer une fois pour toutes le bec aux « intellos » du PNDS Tarayya.
Voilà bien le pauvre Niger en passe de renouer avec l’incertitude politique. Pour vu qu’on sorte très vite de cette espèce de quadrature du cercle.