La Coordination Régionale ARDR de Niamey a, à maintes reprises envoyé des correspondances relatives à une déclaration préalable d’une marche pacifique de protestation contre les dérives autoritaires et antidémocratiques du régime de la Renaissance, autrement dit une demande pour organiser une marche pacifique à Monsieur le Maire, Président du Conseil de Ville de Niamey, et ce, conforment à la loi n° 200-45 du 8 juin 2004 régissant la manifestation sur la voie publique.
La première, celle devant avoir lieu le 25 mai 2014 fut interdite pour des raisons d’ordre public et pour non respect du délai de procédure. Pour cette dernière raison, l’opposition en a reconnu la pertinence. Dès le 26 mai, une autre demande pour le 1er juin 2014 a été déposée. Malgré le respect du délai de procédure, cette manifestation fut à son tour interdite. L’autorité a donné comme raisons « l’ensemble des troubles et atteintes graves aux personnes et aux biens publics et privés qui ont émaillé les précédentes manifestations à Niamey; la situation tendue et de risque de trouble née de l’arrestation et la mise à la disposition d’étudiants ou militants d’armes lors de manifestations ou à l’occasion d’attaque ciblées contre des habitations, siège ou personnes, le caractère spécialement évocateur des motifs invoqués pour cette marché notamment pour protester « contre les dérives autoritaires et antidémocratiques du régime de la renaissance ».
Pour l’autorité, « il est fort à craindre, nonobstant ce caractère pacifique déclaré, que des militants ou sympathisants surexcités ou démarchés n’en viennent à poser des actes plus graves ou plus attentatoires à la sécurité ou à la tranquillité publique ainsi qu’il en ressort d’ailleurs des informations ou repères fournis par les services compétents. Il a été aussi évoqué le risque d’infiltration même terroriste à l’occasion de ces marches ou manifestations pouvant créer des troubles dont l’importance ou l’amplitude peut, dans ce contexte délétère actuel, raisonnablement dépasser les possibilités actuelles ou les moyens légaux des forces habituellement appliquées à les prévenir ou gérer ».
Ces raisons ont été considérées par l’opposition comme étant de simples prétextes pour lui empêcher le droit de manifestation pourtant reconnu par la constitution.Par une autre correspondance en date du 2 Juin 2014, La Coordination Régionale de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR) de Niamey, revenait à la charge pour réitérer que conformément à l’Ordonnance N°2010-84 du 16 Décembre 2010 portant charte des partis politiques, organise une marche pacifique de protestation le dimanche 8 Juin 2014 contre l’interdiction répétée par le pouvoir de l’exercice des droits reconnus et garantis par l’article 32 de la constitution notamment la liberté de manifestation et l’ingérence du pouvoir dans la gestion interne des partis politiques, organisations constitutionnelles.
Encore une fois, la marche de protestation fut interdite aux motifs que « la situation est tendue et qu’il y a risque de trouble née de l’arrestation et la mise à la disposition d’étudiants ou militants d’armes lors de manifestations ou à l’occasion d’attaques ciblées contre des habitations, siège ou personnes et notamment compte tenu du caractère spécialement évocateur des motifs invoqués pour cette marche notamment pour protester « contre les interdictions répétées par le pouvoir de l’exercice des droits reconnus et garantis par l’article 32 de la constitution notamment la liberté de manifestation et de l’ingérence du pouvoir dans la gestion interne des partis politiques , organisations constitutionnelles », qu’ainsi il est fort à craindre, nonobstant ce caractère pacifique déclaré, que des militants ou sympathisants surexcités ou démarchés n’en viennent à poser des actes plus graves ou plus attentatoires à la sécurité ou à la tranquillité publique ainsi qu’il en ressort d’ailleurs des informations ou repères fournis par les services compétents.
Comme la dernière fois il a été évoqué le risque d’infiltration terroriste. Comme on le voit, ce sont les mêmes arguments qui expliquent les interdictions répétées des autorités en place. Contre toute attente, cette dernière a été annulée. En effet, par arrêté N° 0058 du 7 juin 2014 portant interdiction de la marche prévue pour le dimanche 8 juin 2014 du Maire, Président du conseil de la ville de Niamey, « il est prononcé l’annulation de l’arrêté N° 057 MP/ CVN/SG du 6 juin 2014 portant interdiction de la marche prévue pour le dimanche 8 juin 2014. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que l’opposition peut désormais manifester et jouir de son droit légitime et constitutionnel d’organiser des manifestations. C’est là, à n’en point douter, une première victoire de l’ARDR dans sa farouche détermination à restaurer la démocratie et l’Etat de droit au Niger.