Arrêté en début du mois de mai dernier, le Coordonnateur de l’ONG «VIE KANDE NI BERA» a été remis en liberté le vendredi dernier. M. Ali Abdoulaye avait été arrêté et placé en garde à vue dans les locaux des services de renseignements nigériens communément appelé «Coordination», suite à la réalisation d’un reportage par une télévision privée, en collaboration avec son ONG.
Dans ce reportage, des enfants d’un village du département de Ouallam (région de Tillabéry) ont été montrés en train de consommer de l’argile parce qu’ils manqueraient de quoi manger. Malgré les témoignages poignants des élèves, du directeur de l’école et des notabilités du village, le gouvernement a très mal accueilli le reportage. Le gouverneur de Tillabéry s’était personnellement rendu dans le village concerné et la télévision nationale avait montré le même directeur de l’école et les notables du village donner d’autres
témoignages totalement opposés à ceux qu’ils ont tenus dans le reportage diffusé sur la télévision privée. Sur place dans le village, le gouverneur de Tillabéry avait menacé l’ONG «VIE KANDE NI BERA» et son Coordonnateur de représailles. Et c’est quelques jours après que M. Ali Abdoulaye allait être arrêté. Son ONG, elle, a été suspendue de toute activité pendant une période de deux ans. Après sa libération, M. Ali Abdoulaye a confié à des journalistes que le juge n’a retenu aucune charge contre lui. Il estime que son arrestation s’est tout simplement faite sur la base de la délation et que c’est pourquoi lui et sa famille n’ont même pas jugé nécessaire de louer les services d’un avocat pour l’assister. Concernant la mesure de suspension de son ONG, M. Ali Abdoulaye a indiqué qu’il n’introduira aucun recours pour demander son abrogation. Il a estimé que l’ONG «VIE KANDE NI BERA» est l’une des
rares ONGs à avoir obtenu de très bons résultats dans le domaine de l’éducation et que, si sur la base des simples délations le Gouvernement a décidé de la suspendre, il préfère se remettre à Dieu et attendre.