Ils ont presque le même âge, ils ont percé en politique au même moment, l’histoire les a parfois rapprochés... Mais rien ne va plus entre le président Mahamadou Issoufou et son ancien allié devenu son plus grand rival, Hama Amadou. Et la présidentielle de 2016 n’y est pas pour rien.
Jusqu’au mois dernier, la crise politique au Niger avait un petit air de déjà-vu. Mais depuis le 19 mai, elle a pris un tour inquiétant. Ce jour-là, la façade du domicile de Mohamed Ben Omar, un député de la majorité, a été mitraillée à Niamey par trois hommes circulant à moto. Pas de victimes. Plus grave, trois jours plus tard, toujours à Niamey, le siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), le parti du président Mahamadou Issoufou, a été attaqué au cocktail Molotov. L’un des trois blessés est gravement brûlé.
Aussitôt, la police a interpellé une quarantaine de militants du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden Lumana Fa), de l’opposant Hama Amadou. Le fils de Hama, Ismaël, a été pris dans le coup de filet. Le 3 juin, la plupart ont été soit relâchés, soit remis en liberté provisoire, mais six d’entre eux ont été inculpés pour "atteinte à la sûreté de l’État" et incarcérés dans les prisons de Kollo (au sud de la capitale) et de Niamey. Parmi eux, l’ancien ministre de la Santé, Soumana Sanda, et l’ancien maire de Niamey, Oumarou Dogari. L’accusation est grave. Les suspects risquent de lourdes peines de prison.... suite de l'article sur Jeune Afrique