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Rencontre d’échanges et d’informations à la Maison de la Presse : pour le respect de l’éthique et de la déontologie
Publié le lundi 16 juin 2014   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Rencontre d`échanges et d`informations à la Maison de la Presse : Pour le respect de l`éthique et de la déontologie


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A l'initiative du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), une rencontre d'échanges a regroupé, samedi dernier à Niamey, autour du président de ladite institution, les représentants des organisations socio-professionnelles des médias. Cette rencontre s'est déroulée à la Maison de la presse en présence des membres du bureau du CSC et de plusieurs acteurs du secteur des médias. Deux questions étaient à l'ordre du jour de la séance d'échange : le respect de l'éthique et de la déontologie et la délibération N°000003/CSC/2014 du 04 juin 2014 déterminant les conditions d'éligibilité au fonds d'aide à la presse et les modalités de son attribution.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des missions constitutionnelles du CSC qui est l'organe régulateur des médias au Niger. Elle est aussi motivée par deux (2) constats majeurs établis par le CSC sur la base du monitoring de la presse écrite et des médias audiovisuels. En effet, ce monitoring a permis de constater une politisation des journaux d'une part et d'autre part, l'absence de rigueur dans le traitement de l'information et même l'absence total de traitement de l'information au niveau des médias audiovisuels. Une situation laissant transparaître une bipolarisation des médias avec d'un côté, les médias qui soutiennent le pouvoir et de l'autre ceux proches de l'opposition. ''Cette bipolarisation n'aurait pas interpellé le CSC si elle n'a pas de conséquences. En effet, la politisation de la presse écrite privée porte gravement atteinte au droit du citoyen à une information vérifiée, crédible et utile'' a précisé le président du CSC dans son introduction à la rencontre.

L'autre conséquence de cette bipolarisation des médias, c'est le non respect de la Charte des journalistes professionnels. ''Les journaux sont aujourd'hui des instruments de règlements de compte politiciens, au mépris de l'éthique et de la déontologie de la profession'', a déploré M. Abdourahamane Ousmane. De même ajoute le président du CSC, les médias audiovisuels, publics comme privés, ne mettent pas beaucoup de rigueur dans le traitement de l'information, se contentant de diffuser le contenu des meetings, déclarations et autres conférences de presse qui violent souvent allégrement l'éthique et la déontologie. M. Abdourahamane Ousmane a ainsi rappelé qu'en matière de communication audiovisuelle, la responsabilité première des informations diffusées incombe à l'organe de presse, celle de l'auteur des propos étant subsidiaire, d'après l'ordonnance sur la communication audiovisuelle. C'est pourquoi, le CSC a organisé cette rencontre pour partager ce constat avec les organisations socioprofessionnelles des médias et réfléchir sur les voies et moyens pour limiter les dégâts.
Le 2ème point introduit par le président du CSC est relatif à la délibération adoptée par le Conseil à sa session du 04 juin 2014 et déterminant les conditions d'éligibilité au fonds d'aide à la presse et les modalités de son application. Cette délibération souligne M. Abdourahamane Ousmane comporte un certain nombre de dispositions nouvelles qui visent à établir une plus grande équité dans l'attribution des fonds d'aide à la presse. En effet, en plus des conditions obligatoires d'éligibilité, des critères de performances sont désormais exigés. Il s'agit pour la presse écrite, du respect de la déontologie et de la périodicité. L'organe doit aussi consacrer 65% de ses publications à l'information politique, sociale, culturelle ou sportive, avoir une équipe rédactionnelle composée d'au moins cinq journalistes professionnels détenteurs de la carte de presse, tirer au moins 1000 exemplaires et tenir une comptabilité.
Pour la presse audiovisuelle, il s'agit en plus du respect de l'éthique et de la déontologie, du respect des dispositions du cahier des charges. L'organe doit également émettre régulièrement, tenir une comptabilité, consacrer 65% de son programme à l'information politique, sociale, culturelle ou sportive, avoir une équipe d'exploitation et de diffusion composée d'au moins 10 journalistes professionnels ou assimilés détenteurs de la carte de presse pour la radio et 15 pour la télévision et avoir une large zone de couverture. Cette délibération abroge toutes les dispositions antérieures relatives au même sujet. Après les explications des motifs des critères ainsi exigés, des échanges ouverts se sont engagés entre le CSC et les différents acteurs présents à la rencontre.
Le président de la Maison de la Presse (cadre fédérateur des organisations socioprofessionnelles) et celui de l'ONIMED (un tribunal des pairs) ont tous partagé le constat fait par le CSC relativement à la politisation des médias, mais aussi en termes de non respect de l'éthique et de la déontologie. Toutefois ajoute le président de la Maison de la Presse, ce sont les acteurs politiques qui entretiennent et encouragent cette situation. ''Il est déplorable que les gens qui disent vouloir combattre la corruption s'adonnent eux mêmes à cette pratique en instrumentalisant les médias'' a déploré M. Aboubacar Diallo, qui reconnaît les efforts fournis par le CSC pour faire respecter la déontologie.
Le président de l'ONIMED, Ousseini Issa d'ajouter que tous les acteurs politiques de la majorité au pouvoir, comme de l'opposition sont responsables de cette situation actuelle des médias. Il a souhaité une application rigoureuse de la nouvelle délibération sur le fonds d'aide à la presse. En outre, les participants ont déploré l'absence en nombre des promoteurs des médias à cette rencontre, alors qu'ils sont les principaux bénéficiaires du fonds d'aide. Le Vice-président du CSC, M. Ali Housseini a, pour sa part, fait un plaidoyer pour l'adoption de la convention collective de la presse, qui dit-il peut contribuer substantiellement à améliorer la situation des journalistes et donc à résoudre les problèmes de non respect de l'éthique et de la déontologie.

Siradji Sanda

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