Ils sont des dizaines de milliers de militants et sympathisants de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR) a avoir battu le pavé dimanche 15 juin 2014. Les leaders de ce regroupement de l’opposition étaient également de la partie. Partie de la place Moumouni Adamou Djermakoye (rond point Eglise), la marche s’est estompée à la Place de la concertation où s’est tenu un gigantesque meeting. Là, les slogans défavorables au régime sont chantés en choeur par le monde ainsi réuni. De leur côté, les leaders de l’ARDR ont rassuré les militants et sympathisants de leur détermination à survivre au Guri system qui tente de les écraser l’un après l’autre., , font un et nous allons reconquérir par alternance démocratique le pouvoir, a laissé entendre Hama Amadou président du MODEN FA Lumana africa.
Hama Amadou « nous sommes décidés dans l’unité la plus complète comme l’a dit le chef de file de l’opposition, Tandja Mamadou Mahamane Ousmane Seïni Oumarou et Hama Amadou nous sommes un et un seul. Et s’il plait à Dieu, nous prendrons qu’ils le veuillent ou non, dans le cadre d’une alternance démocratique, malgré les magouilles politiques électorales qui ont commencé, nous leur reprendrons le pouvoir. S’il plait à Dieu et avec l’aide de Dieu parce que Dieu n’est jamais avec les injustes, Dieu n’est jamais avec les menteurs, Dieu n’est jamais avec les voleurs » Les applaudissements et autres houras de la foule en disent long de ce que les militants et sympathisants de l’opposition croit fermement à cette reconquête du pouvoir d’Etat. Pour sa part, le régime doit se mordre les doigts car ni la « mise au frais » du Coordonnateur du MODEN FA Niamey par ailleurs président de l’ARDR de la capitale, Soumana Sanda, ni les interdictions successives de la manifestation de l’opposition n’ont eu raison du moral des « troupes ». Les Niameyéns ont fait le déplacement en quantité et en qualité. Quantité, parce qu’ils étaient on ne peut plus nombreux. Qualité, parce qu’ils ont fait preuve de présence, de vie, de vigueur et d’implication individuelle et collective.
« Jamais de mémoire de Nigériens, notre pays n’a connu une telle dérive où ce sont les tenants du pouvoir qui encouragent la corruption, les passe-droits et engent la violation de la Constitution, des lois et règlements de la République en méthode de gouvernance » dira Mahamane Ousmane, président de l’ARDR. Le chef de file de l’opposition, Seïni Oumarou n’est pas resté en marge aussi. Dans un message en langue, il a galvanisé la foule. « Si le pouvoir ne change pas son comportement, l’opposition ne le laissera pas tranquille. Aujourd’hui, tout Père de la Nation qu’il est, Mahamadou Issoufou nous a montré qu’il y a parmi ses enfants certains qu’il aiment et d’autres qu’il n’aime pas. Mais laissez moi lui dire que Dieu aiment ceux que lui il n’aime pas et l’amour de Dieu est plus important que le sien » dira Seïni Oumarou.
Cette manifestation de l’opposition vient ainsi démontrée que l’ARDR n’est pas affaiblie comme le laisse croire ceux qui souhaitent la voir s’engager dans une lutte violente pour répondre aux multiples agressions du régime en place. L’opposition nigérienne, depuis le début de la législature, s’est engagée dans une logique de construction nationale, en s’opposant de manière démocratique. Les assauts répétés et violents du Guri system depuis qu’il a perdu son principal allié n’ont rien changé dans démarche des opposants d’hier comme d’aujourd’hui. Pas question de mettre en péril la paix sociale et politique. Le régime est, et sera, combattu avec les armes de la loi et seulement de la loi. C’est le pouvoir qui dispose des armes à feu à travers la force publique. En dehors de la loi, la seule arme entre les mains de l’opposition est son unité. Justement, la manif de l’ARDR a permis de convaincre ceux qui pouvaient encore douter que ses leaders sont plus que jamais unis et solidaires les uns envers les autres. Malgré les tentatives du pouvoir de semer le doute et la méfiance par moult et une manière, dans ses rangs, l’opposition reste soudée et parle d’une seule et même voix.
Ni les diffusions à outrance des propos de Hama Amadou alors en désamour avec les dirigeants du MNSDNassara et le président Tandja, ni l’emprisonnement des seuls militants de son parti le MODEN FA encore moins les rumeurs d’un hypothétique départ de Mahamane Ousmane de l’ARDR n’y ont rien changé. S’il est une chose bénéfique pour le Niger que le Guri system dans ses turpitudes a réussi, c’est bien d’avoir mit ensemble les principales formations politiques de notre pays. Les 2ème, 3ème et 4ème partis politiques du Niger sont désormais ensemble. Mieux, ils avaient déjà géré le pays en synergie pendant près de 10 ans. Donc, le Niger, ses forces, ses faiblesses, ils connaissent très bien. Mais surtout, le MNSD-Nassara, le MODEN FA, le CDS-Rahama et tous les autres ont comprit que leur survie politique, les lendemains du Niger sont dans leur union. Au-delà de la nécessité d’empêcher le régime du président Issoufou d’enterrer ses partis membres, aujourd’hui, l’ARDR se pose comme la chance du Niger d’échapper à la mauvaise gestion et à l’instabilité sociale. Qu’aurait-il advenu si l’opposition avait suivi la majorité dans sa logique « guerrière » ? Heureusement il n’en a rien été. La marche suivie de meeting de dimanche dernier véhicule en lui 2 messages assez clairs. Le premier est que l’ARDR est plus que jamais unie et déterminée à s’opposer avec responsabilité et détermination. Le deuxième est le suivant : quoi qu’il en soit, Issoufou Mahamadou ne reviendra pas en 2016 à la présidence de la République. En cela, l’opposition politique peut compter sur 2 choses essentielles : l’impopularité du régime et l’insatisfaction qu’il a créé au fond des nigériens.