Par un communiqué de presse qu'il a rendu public, le 29 mai dernier depuis Washington, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale annonce qu'il a approuvé l'octroi au Niger d'une aide de 55,2 millions de dollars provenant de l'Association internationale de développement (IDA) et destinée à aider le pays à mieux combattre les sécheresses récurrentes et les pénuries chroniques d'aliments et d'électricité. Ces fonds additionnels, qui sont composés d'un crédit et de plusieurs dons, précise le communiqué, appuieront le Projet de Kandadji et permettront d'améliorer l'accès à l'eau potable et à l'eau d'irrigation pour l'agriculture, d'accroître la production d'énergie renouvelable et de créer des emplois qui bénéficieront aux populations principalement rurales qui vivent dans le bassin du Niger.
Dans ce communiqué de presse, la Banque Mondiale explique que le Projet de Kandadji représente une opération capitale pour améliorer les moyens de subsistance des Nigériens et des habitants des neuf autres pays du bassin du fleuve Niger. « L'aide approuvée aujourd'hui portera de 203 à 258 millions de dollars le total des financements consacrés par l'IDA au Programme du bassin du Niger. « Les financements supplémentaires consentis aujourd'hui sont le signe du grand intérêt que porte la Banque mondiale au Projet de Kandadji, indique Paul Noumba Um, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Niger. Ce projet pourrait véritablement transformer le bassin du Niger, en Afrique de l'Ouest, en stimulant le développement agricole et en améliorant ainsi la sécurité alimentaire, en améliorant les revenus des populations rurales et en étendant l'accès à l'énergie électrique dans l'ensemble de la région », indique le communiqué.
Le Projet de Kandadji, explique la même source, s'inscrit dans le cadre du Programme de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes dans le bassin du Niger conçu pour promouvoir la coopération régionale, le développement et une gestion durable des ressources hydriques du bassin. « Il comprend la construction du barrage de Kandadji, d'une centrale hydroélectrique et d'une ligne de transport de l'électricité. Il soutiendra en outre la mise en place d'activités de développement communautaire pour les populations qui seront déplacées, l'établissement à long terme d'installations qui permettront d'irriguer 45 000 hectares de terres dans la vallée du Niger, et l'adoption de mesures qui favoriseront la naissance d'un pôle de croissance agroalimentaire pour accroître les revenus et stimuler le commerce », note le communiqué.
Parlant notamment de la centrale hydroélectrique de Kandadji, qui va bénéficier des nouveaux fonds alloués par l'IDA, le communiqué souligne qu'elle va constituer une source d'énergie propre et renouvelable essentielle pour réduire la pauvreté dans la région. « Grâce à une capacité de production qui pourrait atteindre jusqu'à 130 mégawatts, elle aidera les familles et les jeunes à entreprendre des activités génératrices de revenus et à échapper à la pauvreté. Les financements annoncés aujourd'hui serviront également à fournir une assistance technique pour renforcer la mise en œuvre, la coordination et la surveillance du projet par l'Autorité du bassin du Niger », ajoute la même source.
« Le Projet de Kandadji contribuera à une offre d'électricité propre et à faible coût, et permettra d'optimiser les fruits du développement au Niger et dans le bassin fluvial tout entier, souligne Jamal Saghir, directeur du Développement durable au sein de la Région Afrique de la Banque mondiale. En mettant l'accent sur la production d'une nouvelle source d'énergie renouvelable, le projet améliorera l'accès aux services sociaux de même que la santé et l'éducation, et contribuera à stimuler le développement économique pour faire reculer la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée au Niger et dans l'ensemble de la région.», peut-on lire dans le communiqué.
Il est précisé que le projet répond aux priorités établies par le Groupe africain de la Banque mondiale et par la Déclaration de Kinshasa II du 2 août 2012, laquelle préconisait une augmentation de la productivité agricole par le biais de projets régionaux intégrés et du renforcement des pools énergétiques pour favoriser un impact régional. Il sera mis en œuvre au moyen de solides mesures de sauvegarde internationales sur le plan environnemental et social.
« L'infrastructure du Projet de Kandadji favorisera la lutte contre la pauvreté en fournissant de l'électricité aux foyers et aux entreprises, et en améliorant la gestion du fleuve Niger afin d'en accroître le débit durant la saison sèche et de fournir une source fiable d'eau potable à la capitale nigérienne, Niamey, explique Catherine Tovey, chef d'équipe du projet pour la Banque mondiale. Nous comptons sur la poursuite et l'exécution soutenue de ce projet car ses résultats profiteront au développement de l'ensemble des pays du bassin du Niger », conclut le communiqué de la Banque Mondiale.