Sur la quarantaine de militants du parti Moden Lumana FA arrêtés par le régime du Guri système et détenus à la compagnie nationale de la police pendant plusieurs semaines, six (6) ont été inculpés pour «complot contre à la sûreté de l’Etat» et placés sous mandat de dépôt lorsqu’ils ont été présentés devant un juge au tribunal de grande instance hors classe de Niamey, le vendredi 5 juin dernier.
Les 26 autres ont aussi été inculpés et remis en liberté provisoire, ce qui implique qu’ils peuvent être inquiétés à tout moment.
Parmi les désormais prisonniers politiques du Guri système figurent notamment Soumana Sanda, coordonnateur régional de Lumana à Niamey et son adjoint Oumarou Moumoumi Dogari ainsi que le colonel de l’armée à la retraite Abdoulrahamane Seydou. Dans un premier temps, tous les six détenus ont été déposés au camp pénal de Kollo mais pas pour longtemps, car dès le lendemain, «une main invisible», selon l’avocat député Mossi, a décidé de les éparpiller dans différentes maisons d’arrêt de la région de Tillabéri, à savoir Daïkana, Tillabéri et Filingué pour les trois hauts cadres du parti Lumana.
Evidemment, on n’a pas besoin de beaucoup de réflexion pour comprendre les motivations derrière leur déportation. Il s’agit de les éloigner de Niamey pour rendre difficiles les visites des parents, amis, alliés et connaissances, en vue d’entamer leur moral et leur détermination à la lutte pour la sauvegarde des acquis démocratiques, mais aujourd’hui à rude épreuve par le régime Issoufou. Car comme on le sait, Soumana Sanda et Oumarou Dogari précisément sont présentés comme étant les gardiens du temple Lumana à Niamey, un temple que le Guri système cherche coûte que coûte à casser sans succès.
Les six militants de Lumana inculpés et placés sous mandat de dépôt tout comme les autres ayant bénéficié d’une liberté provisoire sont accusés de complot contre la sûreté de l’Etat. Une grave accusation difficile à soutenir pour peu qu’on soit doté d’un minimum de dose de bonne foi et de sincérité. Au demeurant, parmi les six personnes écrouées, on apprend que l’arrestation du nommé Algérien aurait été motivée par le fait qu’on l’avait aperçu avec le Colonel à la retraite, Abdoulrahamane Seydou, le jour où le Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara) de Seyni Oumarou a rendu une déclaration à son siège un vendredi. Or, il se trouve que l’incriminé était déjà entre les mains de la police la veille, soit le jeudi. C’est juste un exemple pour relever la légèreté de l’argument, à l’origine de l’embastillement de six militants de Lumana.
Un autre élément qui montre l’innocence des otages du Guri système, l’on apprend que le régime aurait envoyé des émissaires auprès de la famille du Colonel à la retraite, Abdourahamane Seydou, en vue de proposer des conditionnalités à sa libération. Lesdits émissaires auraient préconisé à sa famille de prendre attache avec deux personnalités politique et coutumière proches du régime dont nous préférons taire les noms ici, en vue de faciliter la procédure de remise en liberté. La famille du Colonel Abdoul a tout simplement et bonnement décliné l’offre, estimant que ce dernier ne se reprochait rien. Combien de temps, le Guri système va-t-il continuer à les détenir comme otages dans l’impossibilité de contrôler Niamey qui reste et demeure un fief de l’opposition comme l’a démontré la marche/meeting qu’elle a organisée à Niamey le week-end dernier.
Il faut arrêter de divertir les Nigériens avec cette phobie de complots contre la sûreté de l’Etat qui est quasiment devenue la recette du Guri système, devant son incapacité à tenir ses promesses électorales. En effet, depuis l’avènement de ce régime, c’est la énième fois qu’on sert aux Nigériens ce plat qui est malheureusement indigeste. A chaque fois, on a promis de leur livrer les résultats des investigations, mais aucune d’entre elles n’a abouti. C’est pourquoi, lorsque le ministre des Affaires étrangères, Bazoum Mohamed, évoque la paranoïa en parlant de Hama Amadou et de l’opposition en général, nous estimons que c’est surtout leur régime qui évolue dans une paranoïa morbide.