Longtemps chantée par des caisses de résonance du Guri system, l’affaire dite de « bébés importés », connaît un nouveau développement depuis le vendredi 20 juin 2014. Ce jour-là, plusieurs personnalités ou leurs épouses sont interpellés à la Police judiciaire.
C'est ainsi que la seconde épouse du président de l’Assemblée nationale était convoquée par la PJ.
Son époux l’a accompagnée pour savoir de quoi il s’agissait. Hadiza sera ensuite « libérée » non sans être convoquée pour le lundi 23 juin 2014. Répondant à cette dernière convocation, elle est placée en garde à vue. Avec elle, plusieurs autres personnalités.
Constat
En mai et juin 2014, ce ne sont pas moins de 4 affaires dans lesquelles des proches de Hama Amadou sont interpellés, gardés à vue ou incarcérés. Après l’attaque du domicile du 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale, Soumana Sanda, Coordonnateur Lumana Niamey a été cité. Il est actuellement à la prison de Daïkaina, région de Tillabéri. Rendant visite à Soumana Sanda alors en garde à vue à la PJ, le fils du président de l’Assemblée nationale, lsmael Hama Amadou sera écroué à son tour. Plus tard, le ministre de l’Intérieur le qualifiera de « n'importe quel badaud ». Des cocktails Molotov ont explosé au siège PNDS-Tarayya, le parti au pouvoir, et là aussi, ce sont des militants du parti de Hama Amadou qui sont accusés, interpellés et jetés en prison. Au total, une quarantaine de militants du MODEN FA ont été arrêtés en 2 mois. Six parmi eux sont mis sous mandat dépôt tandis que le juge a mis en liberté les autres après des jours de privation.
Aujourd'hui, c'est l’épouse de Hama Amadou qui est entre les mains de la police judiciaire. C'est à croire que seul l’entourage du président du MODEN FA piétine les lois du Niger. Même si cette fois au moins, on retrouve dans la balance des membres du gouvernement ainsi que des élus appartenant à la mouvance présidentielle.
Cependant, certains échos nous parvenant ne sont guère rassurants. Selon nos sources, sur 3 Vice Maire interpellés, ceux issus des partis politiques PNDS-Tarayya et ANDP Zaman-lahia sont juste entendus et mis en liberté pendant que leur pair du MODEN FA Yacouba Anaroua Massallatchi est gardé à vue. Est-ce seulement sur lui que la police a des éléments concrets permettant son maintien à la PJ ? Rien n'est moins sûr.
Les enseignements
« Si je ne peux pas te débarquer, je vais te pourrir l’existence ». Tel semble être le message du pouvoir en place à l’intention du président de l’Assemblée Hama Amadou. Depuis que les 76 députés nécessaires pour écourter le mandat du président du parlement se sont avérés difficiles à réunir, la pression s’est accentuée autrement. Retrait de la garde rapprochée, interpellations en cascades de ses proches dont des membres de sa famille, le temps n’est pas de tout repos pour Hama Amadou. L’adversité a atteint son paroxysme. Concernant cette dernière affaire dite de bébés importés, le régime du président lssoufou risque de se brûler les doigts. Etant entendu que de gros militants et personnalités du pouvoir seraient impliqués, Guri system risque d'avoir un choix bien trop difficile. Le choix entre faire un 2 poids, 2 mesures fragrant, ou alors « sacrifier » quelques uns de ses membres influents dans l'espoir d'atteindre le gros gibier qu'est Hama Amadou. Espoir, parce que rien n'indique pour l'instant que l’épouse du président de l’Assemblée soit impliquée dans ce qui lui est reproché. Elle est donc présumée innocente jusqu'à preuve du contraire.
A en croire certaines sources, Hadiza Hama Amadou n'a aucune crainte à se faire. Son époux aurait confié à des proches qu'il est prêt à subir un test ADN pour établir sa paternité des Jumeaux que l'on voudrait qu'ils aient « importés ». La seule condition que Hama poserait à ce niveau est que le test ADN soit effectué par des laboratoires indépendants et sous l'égide d'organismes internationaux. Donc si tout se passe dans les règles de l'art, il n'est pas exclu que Hadiza Hama Amadou soit blanchie au finish et que des militants du Guri system se retrouvent derrière les barreaux.
Ce n'est pas étonnant, on a déjà vu ça dans un passé récent. Peu avant le monstre Tazartché, on a connu l'affaire MEBA, qui n'était vraisemblablement montée et ébruitée que pour atteindre le Premier ministre de l'époque, le même Hama Amadou d'aujourd'hui. Finalement, Ari Ibrahim et les autres ministres cités ont fait seuls la prison en « victimes collatérales » sans que la principale cible ne tombe. Il a fallu chercher autre chose, en l’occurrence l'affaire fonds d'aide à la presse, pour envoyer Hama à la prison de Koutoukalé. En fin de compte, le juge va prononcer un non-lieu dans ladite affaire. Alors, sommes-nous en train de revivre une histoire semblable à celle de Tazartché ?
