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Niger/trafic de bébés: 17 écroués, l’avocat d’un opposant dénonce une affaire politique
Publié le jeudi 26 juin 2014   |  AFP


Bébés
© AFP par BOUREIMA HAMA
Bébés nés à la maternité de Niamey
NIGER, Niamey : Babies are seen in incubators at the maternity of Niamey on April 24, 2014. Niger`s government and humanitarians fight against the very high maternal mortality in Niger, a poor country with the highest fertility in the world.


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Niamey - Le trafic présumé de bébés venant du Nigeria, pour lequel 17 personnes ont été écrouées jeudi au Niger, est une machination politique, a dénoncé l’avocat de la femme du président du Parlement, le principal politicien d’opposition, emprisonnée dans cette affaire.

"Tout le monde sait qu’à l’heure actuelle, il prévaut un climat politique délétère où les principaux acteurs de la crise politique sont le président de l’Assemblée nationale (Hama Amadou) et le président de la République" Mahamadou Issoufou, a observé Me Souley Oumarou, qui défend aussi la soeur de M. Amadou, également inquiétée.

La police a ainsi établi un rapport "dont l’objectif était de démontrer que les enfants de Hama Amadou et de son épouse ne sont pas les leurs pour la simple raison que les gens estiment qu’ils sont incapables de procréer", a
affirmé Me Oumarou.

Les policiers nigériens envoyés au Nigeria, revenus selon lui sans preuve, faisaient partie d’une mission qui n’était "pas neutre" car elle était "diligentée par l’Etat" pour "conforter" cette thèse, a ajouté l’avocat, qui a pointé la campagne de presse "savamment orchestrée" par des patrons de presse qui "émargent à la présidence".

"On est en démocratie. Parce que des gens sont privilégiés, la loi ne doit pas s’appliquer à eux ?", lui a répondu Iro Sani, un porte-parole du Parti nigérien pour la démocratie et le progrès (PNDS, au pouvoir).

"La justice est indépendante", a poursuivi M. Sani, pour qui l’avocat de la famille Amadou "prêche l’impunité". "Si les gens sont coupables ils doivent répondre devant la loi", a-t-il asséné.

Dix-huit personnes ont été inculpées mercredi de "supposition d’enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui n’en a pas accouché, NDLR), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère", a
révélé une source judiciaire.

Dix-sept d’entre elles, dont douze femmes, sont à présent écrouées, selon la même source. La soeur de Hama Amadou quant à elle a été remise en liberté, selon ses proches.

La femme de l’actuel ministre d’Etat à l’Agriculture, Abdou Labo, est également emprisonnée pour ces mêmes faits, ce qui invalide en partie la démonstration de l’avocat de la famille d’Amadou.

Parmi la trentaine de personnes arrêtées depuis lundi, treize ont été relâchées dans cette affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger, de même source.

"Beaucoup de nos clients ont passé leur première nuit en prison: les femmes à la prison de Kollo (localité au sud de Niamey) et les hommes à la prison civile de Niamey", a déclaré à la presse Me Kadri Ali, qui défend plusieurs
accusés.

Le doyen des juges d’instruction, qui les a simplement entendus "en première comparution", "les a placés sous mandat de dépôt", a poursuivi l’avocat, sans plus de précisions.

bh/jf/de/sba

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