Présumé trafic de bébés au Niger : De quoi vont accoucher les auditions ? #aNiamey

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Présumé trafic de bébés au Niger : De quoi vont accoucher les auditions ?

Publié le vendredi 27 juin 2014 | l'observateur paalga

© AFP par BOUREIMA HAMA
Bébés nés à la maternité de Niamey
NIGER, Niamey : Babies are seen in incubators at the maternity of Niamey on April 24, 2014. Niger`s government and humanitarians fight against the very high maternal mortality in Niger, a poor country with the highest fertility in the world.

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C’est un commerce d’un tout autre genre dont on ne connaît pas jusque-là l’ampleur. On connaissait la traite des enfants au profit d’esclavagistes des temps modernes qui utilisent les mômes comme une main-d’œuvre taillable et corvéable à merci dans des usines ou des exploitations agricoles ; on connaissait également les trafics d’organes humains au profit de gens richissimes qui ont les moyens de changer de foie, de cœur ou encore des reins comme on ferait avec les pièces détachées d’un moteur. Alors qu’on n’avait pas fini de s’indigner contre cette marchandisation de l’espèce humaine, voilà qu’on apprend, avec stupéfaction, l’existence d’un réseau de deals au sujet cette fois-ci de bébés dont l’usine de production se trouve au Nigeria. Et l’affaire fait le buzz depuis que la police nigériane a alerté celle du Niger où des personnes, voire des personnalités, seraient impliquées.

En effet, une trentaine d’individus, surtout des femmes et leurs époux, et des intermédiaires ont été entendus par des enquêteurs nigériens. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Eh bien, des dames qui n’arrivent pas à concevoir se font livrer de nouveau-nés depuis le Nigeria où des femmes sont entretenues pour concevoir, porter et donner naissance à des bébés destinés à être échangés contre espèces sonnantes et trebuchantes.

Là où l’affaire prend une toute autre tournure, c’est que des sommités politiques auraient trempé dans cet indécent négoce, en l’occurrence l’épouse du ministre de l’Agriculture, Abdou Labo, et celle du président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou. Vrai ou faux ? Allez-y savoir.

Mais la question mérite d’être posée surtout dans le contexte politique actuel du Niger, où le titulaire du perchoir est en rupture de ban avec le pouvoir actuel.

S’agirait-il alors d’une cabale monstrueuse pour tuer définitivement un adversaire dont la capacité de nuisance n’est plus à prouver ? Rien n’est à exclure a priori surtout que, dans cette faune politique africaine, la morale est la chose la moins partagée. Toutefois s’il s’avérait que ces deux hautes autorités sont impliquées dans cette présumée affaire de trafic de nouveau-nés, ce serait vraiment le comble de l’abomination. En tout cas, la chose est tellement grave, voire gravissime qu’il faut que toute la lumière soit faite sur cet ignoble commerce où grenouillent « reproductrices », « vendeurs », « intermédiaires » et « acheteurs » sans foi ni loi.

Mais au-delà du Niger, d’autres pays seraient des terres d’importation de ces pauvres ponpons. On avance même le nom du Burkina où les épouses de certaines personnalités politiques ou économiques seraient passées par ce trafic pour dissimuler leur incapacité à concevoir.

Qu’est-ce qui peut bien pousser des personnes censées connaître la loi à passer par ces voies tortueuses alors que l’adoption est autorisée dans la législation ? Bien malin qui pourra nous le dire.

Adama Ouédraogo

Damiss

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