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Conférence sur la situation sécuritaire au Nigeria : Des chercheurs français livrent les résultats de leurs études sur la question
Publié le mercredi 2 juillet 2014   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Bazoum Mohamed ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur


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Le chercheur Marc Antoine Péroux de Montclo, professeur des universités à l’Institut français de géopolitique, et Dr Elodie Apard Malah de l’Institut français de recherche en Afrique (IRFA), qui réside au Nigeria, ont animé, aujourd’hui après midi, à l’auditorium Sani Bako, du Ministère des Affaires Etrangères, une conférence axée sur les résultats de leurs études sur la situation sécuritaire au Nigeria, liée aux activités de Boko Haram. Les deux conférenciers avaient à leur côté le Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bazoum Mohamed, et l’ambassadeur de France au Niger, M. Antoine Anfre.
L’assistance était essentiellement composée de diplomates accrédités au Niger, des cadres des
ministères des affaires étrangères et d’autres officiels. Le sujet abordé par les conférenciers est d’actualité et très important a affirmé le Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à extérieur, M. Bazoum Mohamed qui intervenait avant le début de la conférence. Ce qu’a aussi soutenu l’ambassadeur de France au Niger.

La première à prendre la parole, Dr Elodie Apard Malah de l’Institut français de recherche en Afrique (IRFA) au Nigeria, a d’abord relevé que l’étude dont elle allait donner les grands axes et qui a été conduite par l’IFRA et le LASDEL est une des premières productions scientifiques sur Boko Haram en réponse à un appel d’offres lancé en partenariat avec l’AFD. Abordant le phénomène de Boko Haram, Dr Elodie Apard Malah a indiqué que les chercheurs qui ont travaillé aussi bien au Nigeria et au Niger ont procédé à une évaluation des risques au Niger et au Nigeria liés aux activités de «la secte» ainsi que les facteurs qui expliquent la situation. Ces données et les recommandations de cette étude intéressent les politiques, les bailleurs, et tous ceux qui sont concernés par les problèmes que pose le phénomène Boko Haram.
Entres autres faits abordés par l’étude, il y a la dimension religieuse, politique, socio-économique de la situation.
La problématique de la dynamique des groupes islamiques radicaux au Niger et au Nigéria, les questions de l’éducation islamique, la jeunesse et l’emploi, les fournitures des services, les politiques de gestion des problèmes notamment alimentaires, la sécurité dans les villes nigérianes, le milieu des migrants nigériens à Kano, le trafic transfrontalier, les risques liés au retour des migrants de la Lybie, le mouvement des réfugiés vers Diffa pour fuir les violences et les conflits liés aux affrontements entre les militants de la secte Boko Haram et les militaires au Nigeria, ont été aussi étudiés par les chercheurs, a souligné Dr Elodie Apard Malah. Ce qui l’a amené à évoquer aussi le manque de contrôle efficace des zones transfrontalières, de l’aspect de «menace idéologique » qui peut résulter de la dynamique des groupes islamiques radicaux. Mais Dr Elodie Apard Malah a aussi évoqué les actions sociales d’autres groupes pas forcement radicaux, avant de venir à quelques stratégies et dresser quelques recommandations.

Le deuxième conférencier, le chercheur Marc Antoine Péroux de Montclo, professeur des universités à l’Institut français de géopolitique qui travaille sur les mêmes questions, avec plusieurs publications à son actif, a d’abord relevé les difficultés au sujet de l’objet même de la recherche, car a t-il souligné, il est difficile d’avoir des informations vérifiées et vérifiables sur Boko Haram. Il a surtout axé son intervention sur la question de l’internationalisation de ce qu’il appelle ’’secte’’. A ce sujet, il a attiré l’attention sur la compréhension que les gens ont de cette question surtout sous une certaine influence de la « doxa internationale » qui insinue que la secte bénéficierait d’un soutien international, logique dans laquelle se trouvent certains gouvernements africains et l’Occident.

Mais a-t-il relevé, il y a certainement « des contacts individuels », et la secte qui a des capacités de nuisance peut recruter des militants au delà des frontières du Nigeria. Les actions de Boko Haram sont le plus souvent menées en guise de représailles, ou de réactions. Les représailles, a-t-il expliqué, se son intensifiées avec la guerre que l’Etat central mène contre la secte et la formation des milices au sein des populations locales pour la contrer. Les enlèvements des populations locales, la campagne de terreur participeraient également de cette démarche, a soutenu le chercheur. Les actions se sont, jusqu’à un moment, limitées au sein du territoire du Nigeria, même si selon le chercheur il peut y avoir une transmutation de la secte dans son fonctionnement. Mais la question d’une véritable internationalisation, avec une coordination, une véritable stratégie, reste à prouver selon Marc Antoine Péroux de Montclo Marc, qui n’exclut pas totalement les risques d’une extension des représailles hors des frontières du Nigeria, en cas d’intervention d’autres pays.

Dans les débats, le parallèle a été souvent fait avec les actions criminelles du MEND dans le delta du Niger avant que le gouvernement central ne négocie avec ces activistes, qui ont été par la suite amnistiés. Les questions de la pauvreté, les divergences politiques, la mauvaise gestion du problème dès le début, et la stratégie actuelle du gouvernement du Nigeria, consistant à résoudre le problème par la seule force, et surtout les craintes d’une transmutation de Boko Haram ont alimenté les débats.


Souley Moutari

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