Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Affaire dite des «bébés importés» : L’image du Niger sérieusement ternie
Publié le mercredi 2 juillet 2014   |  La Griffe


Bébés
© AFP par BOUREIMA HAMA
Bébés nés à la maternité de Niamey
NIGER, Niamey : Babies are seen in incubators at the maternity of Niamey on April 24, 2014. Niger`s government and humanitarians fight against the very high maternal mortality in Niger, a poor country with the highest fertility in the world.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Depuis quelques jours l’actualité nigérienne est dominée par cette sombre affaire dite des «bébés importés», dans laquelle des épouses de plusieurs personnalités ont été citées, auditionnées et placées sous mandat de dépôt au Camp pénal de Kollo.

Au nom du sacro-saint principe de la présomption d’innocence universellement admis, il est très tôt de dire si oui ou non les personnes poursuivies sont coupables des faits qui leur sont reprochés ou victimes simplement de dénonciations calomnieuses. Mais quelque soit sa finalité, cette scabreuse affaire dite des «bébés importés» a déjà porté un préjudice énorme à l’image du Niger.
Parmi les personnes mises en cause dans cette troublante affaire figurent la deuxième épouse du Président de l’Assemblée nationale Hama Amadou et celle du Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture Abdou Labo. On compte également des épouses d’autres personnalités comme le président du Conseil d’Administration de la Société de Banque du Niger (SONIBANK) et le Secrétaire général de la Chambre de commerce. Les deux hommes ont aussi été auditionnés et placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Niamey. Au total, ce sont près de vingt personnes qui croupissent actuellement en prison au nom de cette affaire des «bébés importés». Intervenant sur les ondes de certains médias, deux avocats de certaines personnes poursuivies ont déclaré que le dossier est vide et que leurs clients ne sont poursuivis que sur la base des simples photos, prises au Nigeria, qui seraient celles des cliniques où les bébés auraient été achetés. Dans un point de presse animé le samedi 28 juin, le Procureur de la République adjoint a, pour sa part, indiqué que de nombreux indices tendent à prouver la culpabilité des personnes poursuivies. Entre autres indices, il a parlé du fait que toutes les femmes n’avaient aucun signe de grossesse apparente avant leur accouchement ; qu’elles avaient toutes accouché au Nigeria et que les enfants se sont vu établir des pièces d’état civil au Niger. Il y a longtemps que cette histoire des «bébés importés» était racontée par une certaine opinion, sans toutefois intéresser les Nigériens qui ne pouvaient pas imaginer un seul instant qu’un être humain doté de raison peut se livrer à une telle pratique. Aujourd’hui que la justice s’est saisie de cette affaire, les Nigériens attendent qu’elle soit tirée au clair et qu’au-delà des simples spéculations, des preuves matérielles puissent être apportées que les personnes poursuivies se sont bien livrées à un trafic des bébés. A bien comprendre le Procureur de la République, les bébés concernés par cette affaire n’appartiennent pas aux femmes qui les gardent aujourd’hui. Cela veut dire que ces bébés doivent avoir des mères légitimes qui les ont soit vendus elles-mêmes, soit par personnes interposées. Il va donc falloir que l’enquête ouverte sur cet encombrant dossier puisse retrouver les mères légitimes de ces bébés et établir le mécanisme par lequel leurs bébés se sont retrouvés dans les bras d’autres femmes. Cette affaire dite des «bébés importés» doit d’autant plus être tirée au clair que quelque soit sa finalité, elle a déjà sérieusement terni l’image du Niger. Si des preuves sont effectivement apportées que les personnes mises en cause ont fait ce qui leur est reproché, la loi doit leur être appliquée dans toute sa rigueur et au nom des autres millions des
Nigériens qui n’auront plus du plaisir à élever la voix ailleurs pour dire qu’ils viennent du Niger. Si par contre, comme le clament déjà les avocats des prévenus, il n’y a pas des preuves matérielles pouvant établir les faits, il faut aussi que tous les éléments de la chaîne ayant mis cette affaire sur la place publique soient sévèrement châtiés pour apprendre aux uns et aux autres que même lorsqu’on est en démocratie on ne peut pas tout se permettre dans un Etat organisé. La poursuite judiciaire engagée dans cette affaire des «bébés importés» doit être complète et globale pour toucher aussi bien les personnes qui sont soupçonnées d’avoir acheté des bébés du Nigeria et celles qui disent avoir démasqué le réseau.


Habibou Abdou



Articles associés

La Griffe
Au nom de la morale religieuse et du principe de la présomption d’innocence consacré par la Constitution…
 
La Griffe
Une affaire qui risque de faire des victimes aussi bien dans les rangs de l’opposition que de la majorité
 

 Commentaires