Une affaire qui risque de faire des victimes aussi bien dans les rangs de l’opposition que de la majorité #aNiamey

Société

Une affaire qui risque de faire des victimes aussi bien dans les rangs de l’opposition que de la majorité

Publié le mercredi 2 juillet 2014 | La Griffe

© AFP par BOUREIMA HAMA
Bébés nés à la maternité de Niamey
NIGER, Niamey : Babies are seen in incubators at the maternity of Niamey on April 24, 2014. Niger`s government and humanitarians fight against the very high maternal mortality in Niger, a poor country with the highest fertility in the world.

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Même si certains nigériens trouvent un malheureux plaisir à s’exploser en parlant de cette sale histoire de trafics d’êtres humains, il est indubitable que cette triste affaire va laisser une tâche noire indélébile pour les générations montantes et à venir.

Il est bien vrai que la principale cible du côté de l’opposition, en l’occurrence le Président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou se trouve être vexé dans son for intérieur. A cet effet, quel qu’en soit le traitement qui sera réservé à cette affaire, Hama Amadou gardera un souvenir sombre et inoubliable. Il s’en sortira avec beaucoup d’égratignures sur la conscience. Cependant, il n’est pas moins vrai que du côté de la majorité au pouvoir, notamment en ce qui concerne la principale formation politique, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), que les dégâts collatéraux puissent produire un effet boomerang. En effet, plus
que le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA-Lumana), parti de Hama Amadou, le PNDS-Tarayya risque de perdre beaucoup plus de plumes ou s’en sortir avec une plaie incurable dans son fief de l’Ader. Dans cette région de Tahoua, de grosses pontes du parti rose ou qui s’apprêtent à rejoindre le PNDS, et des notabilités sont, soit directement concernées par l’affaire, soit indirectement touchées du fait de l’arrestation de membres de leurs familles. Parmi les deux personnalités originaires de la région de Tahoua impliquées dans cette affaire, l’un marie la fille d’un chef de canton assez influent et l’autre marie la fille d’un opérateur économique multimillionnaire, basé à Niamey, mais originaire de la même région de Tahoua et qui a rejoint le PNDS-Tarayya, peu avant les dernières élections présidentielles de 2011. La deuxième épouse de Hama Amadou arrêtée est aussi la fille du chef du groupement peulh de Tahoua. Sans aller dans des détails ennuyants et indécents, on peut aisément saisir l’ampleur des dégâts de part et d’autre des deux camps politiques. Dans cette affaire que nous évoquons avec une grande amertume (tout en espérant l’enterrer une bonne fois pour toute dans nos écrits), le plus grand perdant, c’est le Niger, notre patrie qui se trouve blessée dans son âme. Imaginez la peine d’un père de famille, de surcroît un notable dont la fille est trempée dans cette histoire de trafics de bébés ? Sa peine n’est pas moins douloureuse que celle du mari de sa fille, ni moins encore que celle du Niger dont l’image est ternie. Les générations à venir (les Nigériens bien sûr) auront de la peine à clamer leur dignité vis-à-vis de l’extérieur, car désormais, tous les Nigériens sont susceptibles d’être considérés comme trafiqués. Na liké ido banga kiyawon makabtaba ! J’ai personnellement du mal à le croire, mais quelqu’un de l’extérieur n’aura pas le même sentiment que moi. Notre pays est vraiment blessé par cette affaire. Il faut très tôt songer à redorer l’image du Niger, notre chère patrie.

Moussa Douka

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