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Affaire des bébés importés: La fin des haricots pour Hama Amadou !
Publié le mercredi 2 juillet 2014   |  tamtaminfo


Le
© Autre presse par DR
Le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou


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Comme on le dit souvent, un malheur ne venant jamais seul, le président du Lumana/FA, Hama Amadou, traverse actuellement une période noire avec cette affaire de ‘’bébés importés du Nigéria’’ dans laquelle sa seconde épouse est impliquée, affaire qui vient s’ajouter à l’arrestation de ses principaux lieutenants suite à la campagne de terreur qu’ils ont voulu instaurer dans le pays, au mois de mai dernier.
En effet, comme vous le savez, en son temps, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Marou Amadou, avait indiqué, lors d’un point de presse tenu au début de l’année, que la Justice nigérienne enquêterait sur l’affaire des ‘’bébés importés’’. Eh bien, depuis deux semaines, les choses sont allées très vite, le Parquet de Niamey a instruit la Police Judiciaire (PJ) aux fins d’enquête préliminaire concernant tous les protagonistes de l’affaire. Après leur garde à vue dans les locaux de la PJ, les intéressés ont été ensuite déférés devant le Parquet qui les a placés sous mandat de dépôt et un juge d’instruction a été désigné pour instruire l’affaire.
De toutes les personnes impliquées dans cette affaire, Hama Amadou est celui qui risque le plus, car si jamais les faits reprochés aux présumés coupables étaient constitués, ceux-ci encourraient, selon le Procureur de la République-Adjoint, deux (02) à huit (08) ans d’emprisonnement. Mieux, pour Hama Amadou, c’en serait terminé de ses ambitions politiques, notamment présidentielles, puisque, non seulement, pendant les échéances électorales de 2016, au pire des cas, il serait en prison, mais en plus, il aurait un casier judiciaire chargé qui l’empêcherait de prendre part à toute élection. Il faut dire que jusque- là, Hama Amadou avait frôlé de peu la déchéance électorale, lorsque son dossier de détournement du fonds d’aide à la presse, qui l’avait conduit en prison en 2007, n’avait pas abouti à une condamnation judiciaire qui l’aurait sans doute empêché de se présenter aux élections générales organisées par le CSRD du général Djibo Salou.
On se souvient qu’en 2010, le Parquet Général de la Cour d’Appel de Niamey avait demandé que le dossier fût transféré à la Cour d’Assises de Niamey pour procès et en conséquence, l’accusé devait retourner en prison, car, en principe, on ne comparaît pas libre devant cette juridiction. Mais à la grande surprise des gens, cette procédure fut abandonnée et Hama Amadou pouvait tranquillement envisager la suite de sa carrière politique. Rejoignant le candidat ga- gnant en 2011, Issoufou Mahamadou, il mit, judicieusement, à profit cette alliance pour, progressivement, apurer tout son passif judiciaire en faisant nommer, dans un premier temps, une de ses proches, Ladi Gros, à la Haute Cour de Justice (HCJ), et dans un second en mettant la pression sur le régime de la Septième République pour obtenir le remplacement du Procureur Général près la Cour d’Appel de Niamey, Gayakoye, qu’il voue aux gémonies.
Ainsi, il put obtenir deux non-lieux dans les deux affai- res qui l’avaient conduit devant la Justice, à savoir l’affaire du fonds d’aide à la presse et celle dite de Moussa Keita où il était accusé d’avoir commandité l’incendie du véhicule de celui-ci. Voilà comment Hama Amadou, sans doute dans ses futurs calculs de se séparer d’un allié en toute sécurité pour un agenda politique personnel, a pu apurer tout son passif judiciaire pour ne plus être tenu par quoi que ce soit afin de manœuvrer à sa guise. A malin, malin et demi, dit un adage populaire ! En effet, nous l’avons écrit à maintes reprises dans ces colonnes, le destin politique de Hama Amadou est semblable à une scène tragique grecque où le héros a beau faire, il ne pourra jamais échapper à son destin tel que les oracles l’ont décrété.
En croyant se refaire une nouvelle virginité politi- que dans le seul dessein de trahir un allié pour la satisfaction d’un penchant pouvoiriste, Hama Amadou est aujourd’hui vite rattrapé par ses vieux démons judiciaires dont il avait cru, naïvement, s’être extirpé des grif- fes par la ruse et la manœuvre. Cette fois- ci, les charges sonnent plus lourdes que dans les deux affaires précédentes, car il s’agit d’un trafic d’êtres humains qui est, d’ailleurs, une infraction prévue et punie par le droit international, dans la mesure où même si le Niger abandonnait demain les charges contre les présumés coupables, des associations de droits de l’Homme pourraient poursuivre l’affaire devant les juridictions internationales.
Si à l’époque, on pouvait suspecter des relents politiciens dans l’affaire du fonds d’aide à la presse, notamment les velléités tazarchistes de Tandja, aujourd’hui, dans cette affaire de ‘’bébés importés’’, aucun esprit objectif et sérieux ne se hasarderait à un tel raccourci, tant les choses sont claires, nettes et sans bavures. Il y a de cela quelques temps, un bébé avait été soutiré à l’affection de sa mère à la maternité Gazobi. La capitale s’était profondément émue de cette affaire qui avait fait, d’ailleurs, la ‘’Une’’ de certains médias de la place. Aujourd’hui, nous sommes en présence de la même situation, car les bébés en question ont été arrachés à leurs mères véritables, même si certains diraient qu’elles auraient été payées pour cela, mais nous serions tentés de leur répondre que l’être humain est hors du commerce. D’ailleurs, lors de sa célèbre émission ‘’Appel sur l’actualité’’ sur RFI de Yanne Gomez, la quasi-totalité des intervenants avaient plutôt condamné ce trafic de bébés.
Pourquoi, diable, certains de nos concitoyens, au lieu de se consterner devant un tel drame social, s’échinent-ils à y voir seulement un complot politique contre Hama Amadou ? Comment un homme politique de la dimension de Hama Amadou peut- il se laisser abuser par sa femme qui débarque dans son foyer avec deux bébés jumeaux, sans qu’il ait émis le moindre doute sur la paternité de ces enfants ? A vrai dire, dans nos traditions nigériennes, cela n’est pas acceptable ! Rien qu’au regard de notre morale islamique, une telle pratique est proscrite, car les enfants doivent être issus des liens du mariage. Même la fécondation in vitro demeure interdite selon le courant majoritaire des oulémas. Mieux, les femmes qui accouchent pendant une absence relativement longue de leurs maris arrivent difficilement à faire avaler la pilule à leurs conjoints, a fortiori quand il s’agit de revenir au foyer avec un enfant né ailleurs.
L’histoire de Ma- dame Hama Amadou et de toutes les autres femmes impliquées dans cette affaire évoque à bien des égards celle de Marie la Vierge dans le Saint Coran, lorsqu’elle débarqua en ville portant un bébé (Jésus), suscitant ainsi les spéculations des gens du village, car elle n’avait jamais été mariée à un homme et s’était gardée de toutes relations charnelles. Cependant, le cas de Marie relève du mystère d’Allah Le Tout-Puissant dont l’ordre est ‘’Kounfa yakoun’’ (Soit et la chose devient !), et n’est pas Marie qui le veut ! Après cette parenthèse digressive, revenons à notre sujet du jour pour signaler que Monsieur Hama Amadou, fût-il l’idole politique vénérée par certains milieux politiques jusqu’à la caricature, n’est pas au-dessus des lois de la république et devra, par conséquent, répondre de ses actes devant la Justice, alors de tous ses actes. Est-ce que c’est le régime de la Septième République qui l’a obligé à se rendre coupable de cette infraction ?
C’est de cela que nos concitoyens doivent s’offusquer au lieu d’y voir une simple manœuvre politique pour écarter Hama Amadou de la conquête du pouvoir alors que nous sommes encore loin de cette échéance et avant cela tout peut bien se passer. Où sont passés aujourd’hui nos don- neurs de leçons parmi certaines associations religieuses promptes à monter au créneau pour s’immiscer dans le débat politique national normal sous prétexte qu’il y a périls en la demeure ? Aujourd’hui, ce sont les piliers de l’Islam qui sont ébranlés dans cette affaire de trafic de bébés sans que nos braves marabouts aient levé le moindre doigt pour appeler la Oumma à proscrire et à condamner avec la dernière énergie ce genre de pratiques qui ternit l’image du Niger et de son peuple.
Voilà, en fait, la mission fondamentale des oulémas dans un pays, ils doivent être les gardiens inflexibles et incorruptibles des valeurs musulmanes qui sont aujourd’hui mises à rudes épreuves par une race de citoyens totalement immoraux. A notre grand étonnement, c’est le silence radio du côté de nos prétendus marabouts !
Par ailleurs, quand on nourrit de grandes ambitions politiques comme celles de Hama Amadou, l’on se doit d’être irréprochable sur toute la ligne et surtout éviter de commettre des délits ou infractions relevant du droit commun qui pourraient noircir votre casier judiciaire. En tout état de cause, dans les prochains jours ou prochaines semaines, Hama Amadou verra son immunité parlementaire derrière laquelle il s’abrite pour refuser de collaborer avec la PJ dans l’affaire de la tentative d’empoisonnement dont il aurait été victime, levée afin de se mettre à la disposition de la Justice. Ainsi, le pire scénario qu’il avait cru éviter en soldant toutes ses démêlées judiciaires deux ans plus tôt se présente à nouveau à lui et on ne voit pas comment il pourrait échapper à un sort qui a décidé de s’acharner contre lui. Quel gâchis énorme !

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