Imposante, teint clair, chanteuse à la voix rauque et danseuse talentueuse malgré son poids, Hamsou Garba, âgée de 55 ans, mère de 6 enfants et grand-mère de 4 petits fils, a du dynamisme à revendre. Chaleureuse, sympathique et pleine d'entrain, Mme Maïga Hamsou Garba est une artiste née, au don incontestable parce qu'elle compose elle-même ses chansons et sa musique et procède aux arrangements dans un temps record. Avec la création de sa radio « Touraki » dénommée la voix des artistes, Hamsou vient couronner son parcours de combattant.
Hamsou affirme qu'elle n'a pas hérité la chanson, mais l'a embrassée par amour. Et dès le bas âge, elle passait une grande partie de son temps à chanter et à danser avec ses jeunes camarades. Ayant fréquenté l'école jusqu'en classe de CM2, elle obtint le diplôme de certificat d'Etudes Primaires et Elémentaires (CEPE), et n'a pas poursuivi ses études pour dit-elle ''son grand amour pour le chant et la danse''. Et c'est ainsi qu'avec la naissance de la « samaria», elle s'adonna beaucoup à sa passion de chanteuse et danseuse à travers la samaria du quartier sabongari. Après avoir obtenu son diplôme de certificat, elle s'inscrit en cours de dactylographie de 2 ans à la mission catholique de Niamey. Au terme de cette formation, elle obtint son diplôme qui lui a permis d'être engagée à la Banque Internationale pour l'Afrique de l'Ouest (BIAO, actuelle BIA) où, elle travailla pendant 11 ans ; puis intervient la fusion entre la BIAO et une autre banque de l'époque suite à laquelle, certains agents furent remerciés tout en ayant leurs droits. Hamsou Garba fait partie de ces agents.
Elle s'engagea alors dans le commerce. Elle part à Lomé (Togo) pour acheter des produits qu'elle rend ensuite sur place à Niamey. Malgré ses activités commerciales informelles, Hamsou n'a pas abandonné la chanson et la danse. Elle devient même animatrice du groupe choc du Chef de l'Etat Ali Chaïbou et se retrouvait souvent à la tête de 1000 à 1500 jeunes à l'aéroport Diori Hamani pour faire de l'animation culturelle à l'occasion des accueils des Chefs d'Etats des pays amis. Quelque temps après, son ancien employeur (BIAO) fit appel à elle pour un nouvel engagement. Mais elle refusa cette offre estimant qu'elle ne peut pas concilier son travail d'agent de banque à cses activités d'animatrice de groupe choc.
Toutefois, un jour, le Général Ali Chaïbou et Torda Haïnikoye lui demandèrent de choisir le service dans lequel elle préfère travailler. Elle opta automatiquement pour la Mairie ou district 3 de l'époque à cause de sa proximité avec son quartier. Ayant fondé la troupe de la samaria Sabongari dans laquelle elle passa 10 ans à animer et à travailler pour son quartier, elle décide en 1991 de créer son propre groupe «Annashua» dans lequel elle continue à évoluer actuellement. C'est quelque temps après, toujours en 1991 que fut instauré le multipartisme. Et ce fut la ruée pour adhérer aux différents partis ainsi créés. C'est ainsi que Hamsou adhéra au Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara). Dans le cadre des activités politiques de ce parti, explique Hamsou Garba, au temps du Général Ali Chaïbou, son groupe a animé plusieurs soirées culturelles au stade municipal de Niamey. Là, son groupe composait et présentait des chansons politiques. Ce n'est qu'après qu'elle entama sa véritable carrière de chanteuse professionnelle.
Ainsi, de 2008 à 2014, elle a produit 10 albums qui sont en vente sur le marché. Elle a plusieurs autres chansons qui n'ont pas été produites en album. Dans ses chansons, elle développe divers thèmes dont les violences faites aux femmes et aux enfants, la scolarisation des jeunes filles, le mariage forcé, la sensibilisation sur la lutte contre le tabac et la drogue, l'unité nationale, les hommes de l'histoire, «mazagé daga», «matan Niger », «matan douniya», etc. Hamsou Garba, artiste engagée dans la lutte pour l'émancipation, la promotion de la femme nigérienne et des droits de l'enfant et du bien être de la famille a dédié un album entier à la femme et à l'enfant.
Elle a sorit un nouvel album dédié une fois de plus à la femme dans le cadre de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne. Cet album en chantier qui comprend 10 chansons est dédié à 10 femmes nigériennes dont: la ministre actuelle de la Promotion de la Femme, Dr Maïkibi, Kadidjatou Dandobi, Mme Kané Aïchatou Boulama, Colonel Zeïnabou Yabo. «Je chante pour mon pays : la preuve : j'ai chanté une chanson intitulée «yan Niger» explique-t-elle avant de souligner que l'année 2014 doit être dédiée à la femme nigérienne d'où la 2ème édition de son festival intitulé « zanzaro » qui a pour objectif principal la revalorisation de la musique sacrée.
Ce festival se veut comme un art sacré dans la prise de conscience de la jeunesse et s'est déroulé du 11 au 13 mai à la Maison de la Culture «Djado Sékou» de Niamey. La 1ère édition a été lancée en 2010. Ce festival réunitles «mahalba» ou chasseurs, les « yan taouri» ou invulnérables, les «makéra » ou forgerons, les « wanzam » ou barbiers, les « yan bori » ou adeptes du culte de possession, le « shoro » et les « Bororodjé » du Niger. Deux (2) autres pays étaient présents à savoir le Bénin et le Maroc. D'après les explications données par Hamsou Garba, l'objectif spécifique de ce festival est d'amener les dépositaires de la tradition à accorder beaucoup plus d'importance à ce grand héritage et de le conserver dans le but de le transmettre aux générations futures.
