Ouagadougou - «La dépénalisation des délits de presse n’est pas une licence à tout faire», a affirmé mercredi le ministre nigérien de la Communication Yahouza Sadissou, dénonçant les effets pervers de cette loi adoptée en 2010 par son pays.
«La loi qui dépénalise le délit par voie de presse prouve si besoin en est, la détermination de l’autorité du Niger à respecter la liberté de la presse. Mais ce qu’il faut déplorer c’est que vous avez un certains nombre de confrères qui déforment cette loi», a indiqué Yahouza Sadissou, à la suite d’une visite aux Editions Sidwaya, l’entreprise publique de presse burkinabè dont fait partie l’AIB.
«Quand je lis souvent les journaux du Niger, j’ai mal au cœur parce qu’à l’évidence, certains médias se laissent manipuler par des politiciens», a-t-il regretté, invitant ses confrères nigériens à jouer leur partition.
Cette situation qui s’explique souvent, selon M. Sadissou par «la précarité la plus totale» dans laquelle vivent les journalistes nigériens, nécessite «la vulgarisation de la convention collective de la presse», un engagement des promoteurs de presse privée à améliorer les conditions de vie de leurs agents.
Yahouza Sadissou a assuré que le gouvernement nigérien rehaussera le fond d’aide à la presse (privée) qui est de 200 millions de FCFA actuellement et votera une loi pour un meilleur accès à la publicité par les organes privés, deux conditions soumises par les promoteurs avant l’application de ladite convention.
Le ministre nigérien de la Communication et des Relations avec les Institutions, parraine ce jeudi après midi, une sortie de promotion de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC), une école publique burkinabè de formation des professionnels de l’information et de la communication.