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M. Abouzeidi Almou, maire de la commune urbaine d’Illéla : ’’Le Conseil municipal a fait un grand travail de sensibilisation pour amener les contribuables à s’acquitter de leur devoir. Cela nous a permis de faire beaucoup de réalisations’’
Publié le vendredi 18 juillet 2014   |  Le Sahel


M.
© Le Sahel par DR
M. Abouzeidi Almou, maire de la commune urbaine d`Illéla


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M. le maire, est-ce que vous pouvez présenter la commune urbaine d'Illéla à nos lecteurs ?
La commune urbaine d'Illéla a été créée en 2003 à la faveur de la décentralisation. Elle a une superficie de 2. 287 km2. Elle est limitée au nord par la commune de Bambey (département de Tahoua), à l'est par la commune rurale de Badaguichiri (département d'Illéla), au sud par la commune rurale de Tajaé (département d'Illéla), au sud–ouest par la commune de Alléla (département de Konni), et à l'ouest par le département de Bagaroua et la commune rurale de Bagaroua. La commune urbaine d'Illéla a une population 133.000 habitants composée de Haoussa, de Peulh et de Touareg. La commune urbaine d'Illéla est subdivisée en quatre secteurs: le secteur d'Illéla qui comprend la ville d'Illéla et les villages environnants ; le secteur de Toulou qui compte 20 villages administratifs ; le secteur de Dan Gouna qui compte 12 villages administratifs; et le secteur de Ginguinniss qui compte 13 villages administratifs. Au total, il y a 73 villages administratifs, 6 tribus peulhes et 24 hameaux. Le conseil municipal comprend 22 membres élus dont 3 femmes et 7 membres de droit.
Quelles sont les potentialités de la commune urbaine d'Illéla?
La commune urbaine a un climat sahélo-saharien. Elle dispose de plateaux et de vallées. Dans les secteurs de Toulou et de Dan Gouna, elle a des terres dunaires. Ce qui favorise l'agriculture. Au niveau des vallées, c'est surtout les cultures maraichères qui se pratiquent. La première potentialité de notre commune est donc l'agriculture qui occupe la majeure partie de la population. Ensuite, vient l'élevage pratiqué par les Peulhs, les Touaregs, et aussi par les populations sédentaires. La troisième activité est le commerce. Il y a des échanges qui se font au niveau des grands marchés hebdomadaires. A Illéla même, nous avons le marché hebdomadaire qui se tient tous les mardis. Nous avons aussi le marché de Badaguichiri qui est un grand marché, un marché d'envergure internationale. L'artisanat est aussi une autre activité à laquelle s'adonne une partie de notre population.
Comme la plupart des communes de notre pays, est-ce que la commune urbaine d'Illéla a un plan de développement communal, et peut-on savoir ce que vous avez pu réaliser dans le cadre de la mise en œuvre de ce PDC ?
Effectivement, la commune dispose d'un programme de développement communal depuis 2011. Nous avons fait des réalisations multisectorielles. Au niveau de l'éducation, la commune a pu faire des réalisations sur fonds propres. Elle a par la suite bénéficié de l'appui de l'Etat et des partenaires au développement. Sur fonds propres de la commune, nous avons réalisé trois salles de classes, dont une équipée. Nous avons appuyé le secteur de l'éducation en carburant et en véhicule pendant les examens pour assurer le transport des élèves. Nous avons aussi appuyé les COGES dans la confection des paillotes et dans l'organisation des journées pédagogiques. La commune a aussi octroyé à la Fédération communale des COGES un terrain pour construire son bureau, et elle appuie régulièrement tous ses plans d'action. La commune a eu à organiser, en 2013, une caravane de sensibilisation sur l'éducation général, et l'éducation de la jeune fille en particulier. La caravane a sillonné pendant trois jours toutes les écoles de la commune. La commune a également financé toutes les fiches d'opération de l'alphabétisation, et a créé trois centres d'alphabétisation en 2013, qui sont reconduits en 2014. Elle a aussi appuyé le préscolaire à travers le recrutement d'un gardien. Dans le cadre du Programme de Renaissance, nous avons reçu 56 classes, tous cycles confondus.

En dehors des classes dans le domaine de l'éducation, est-ce que vous avez reçu d'autres appuis dans d'autres secteurs dans le cadre du programme de Renaissance ?
Je dois ajouter que les deux directions de l'éducation de la commune ont reçu des véhicules 4x4. L'ONG CONCERN est aussi en train de réhabiliter beaucoup de classes qu'elle a construites. Au niveau de l'hydraulique, le projet hydraulique villageoise, qu'on appelle le PMAPS, a construit 10 mini AEP dans la commune, dont 5 multi villages. Une autre mini AEP a été construite par l'Etat dans le village de Gatchikay. Dans le cadre du projet route Illéla-Moudjia-Badaguichiri, le village de Guidan Karo et d'autres villages environnants ont bénéficié d'une mini AEP. Le projet ARZIKI a aussi réhabilité 7 forages à motricité humaine dans la commune. Il y a eu des branchements pour connecter en eau les CSI de Dan Gouna et de Azzaou. La commune a réalisé, dans le cadre de la viabilisation d'un lotissement, 2,5 km de canalisations en eau dans la commune pour un coût de 26 millions de FCFA. Illéla a aussi bénéficié de plus de 1000 branchements sociaux en 2012 et 2013 dans le cadre de l'exécution du Programme de Renaissance. Un deuxième forage est en train d'être construit à Illéla. Le projet Eau et Assainissement en milieu urbain sera là pour l'extension de 14 kilomètres dans la ville et l'installation de 12 bornes fontaines en 2014. La commune a également financé un puits.
On remarque que la commune urbaine d'Illéla intervient beaucoup en finançant sur fonds propres des réalisations. D'où proviennent vos ressources, et est-ce à dire que vous ne souffrez pas d'incivisme fiscal à Illéla ?
Les ressources financières de la commune proviennent essentiellement des taxes fiscales. Vous avez des taxes de marché, des impôts directs, la taxe municipale et la taxe de voirie, plus les redevances ou patentes. Ces ressources là nous ont permis d'acheter deux véhicules dont un camion à 18 millions FCFA et un 4X4 à 10 millions FCFA. Suite à un plaidoyer que nous avions fait au niveau de la SONIDEP, nous avons reçu un autre véhicule.
Est-ce à dire que tout le monde paye ses taxes et ses impôts à Illéla ?
On ne peut pas dire que tout le monde paye. Mais la majorité paye. Chaque année, nous avons un taux de recouvrement de 70 à 80%. C'est un taux appréciable. Le Conseil municipal a fait un grand travail de sensibilisation pour amener les contribuables à s'acquitter de leur devoir. Cela nous a permis de faire beaucoup de réalisations. Nous avons construit un abattoir à Dan Gouna avec l'appui du PRODEX, et un deuxième abattoir au village de Toulou. Pour appuyer le Programme de Renaissance du Niger, la commune a créé des emplois. Nous avons recruté 42 agents, dont 13 policiers municipaux. Cela nous a coûté 7 millions de FCFA en termes de formation et d'équipements. Dans le cadre de la santé, l'ONG MDM a initié le fonds d'évacuation. Ce fonds permet d'évacuer les malades de l'hôpital de district à l'hôpital régional de Tahoua gratuitement. Quelle est la participation de la population à ce fonds ? Toute personne qui se rend à la case de santé ou au CSI pour se soigner, augmente la somme de 100 francs sur les frais de carnet de consultation. C'est cet argent là que nous collectons pour constituer un fonds qui nous permet d'évacuer tous les malades du département gratuitement. Ce fonds est investi dans l'achat du carburant et dans la maintenance des ambulances. La commune contribue chaque année à hauteur de 1 million de FCFA dans le fonds. Ce système nous a valu les félicitations du Conseil régional, qui a pris la décision d'élargir l'exemple d'Illéla aux autres départements de la région.
La commune urbaine d'Illéla accueille régulièrement l'organisation du Festival de la Concorde et de la Cohésion Sociale (FECCOS). Quel est votre appréciation de cet événement ?
Je tiens à remercier le promoteur du FECCOS, M. Moustapha Kadi, le président de l'ONG CODDAE, qui est aussi un fils du terroir, pour avoir initié ce festival qui honore la commune urbaine, le département d'Illéla, la région de Tahoua, et tout le Niger ; car à travers le FECCOS, c'est la culture nigérienne qui est valorisée. Le rassemblement des éleveurs et la pratique du Sharo se font depuis la nuit des temps. Avec ce festival, la culture nigérienne est honorée.

Oumarou Moussa et Souley Moutari

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