NIAMEY - Cette année, le retard accusé par les pluies dans certaines zones dans la partie nord du Niger a affecté, à des proportions très inquiétantes, l'élevage occupe environ 87% de la population rurale nigérienne, représente 12% du PIB et occupe la deuxième place en matière d'exportation.
Le cheptel du Niger est estimé à environ 36 millions de têtes, toutes espèces confondues. C'est le plus important troupeau des pays du Sahel, selon les statistiques officielles.
Les zones les plus affectées par la sécheresse sont notamment les localités du Nord Maradi, Est Tahoua, et Sud Agadez, les zones d'élevage par excellence du pays.
Le ministre en charge d'Elevage, Mahamane Elhadj Ousmane, a été dépêchée dans la zone par le président de la République pour évaluer l'ampleur de la crise.
Aux services de la météorologie, les prévisions sont moins reluisantes. On redoute au plus haut point la persistance de cette sécheresse jusqu'en fin juillet.
Selon certains témoignages, les troupeaux peuvent passer des journées entières sans s'abreuver, du fait de la pénurie d'eau.
Les Nigériens gardent encore les mauvais souvenirs des grandes sécheresses de 1969, 1974, 1984 et 2004 qui ont profondément déstabilisé les éleveurs et les agriculteurs, et par conséquent l' économie nationale.
Cette année, face à la situation qui s'annonce de plus en plus désastreuse, les autorités nigériennes ont pris des mesures d' extrême urgence. Il s'agit, tout d'abord, de la mise en place un programme d'urgence, en plus du programme ordinaire de 30.000 tonnes d'intrants..
Le gouvernement a initié des opérations de vente à prix modéré pour les intrants zootechniques, de distribution gratuite de vivre, de déstockage/compensation du cheptel et suivi sanitaire des animaux, sous la supervision personnelle du ministre en charge de l'élevage.
En outre, tous les stocks de sécurité en intrants zootechniques disponibles à Tahoua et Maradi ont été mobilisés et mis à la disposition des éleveurs du Nord Maradi, Est Tahoua et Sud Agadez.
Le gouvernement reste totalement mobilisé pour garder toute cette zone sous contrôle, en dépit du retour timide des pluies. Pour ce faire, il continue à mobiliser ses partenaires pour faire face à toute éventualité dans l'immédiat.
Parallèlement, les autorités procèdent à l'évaluation exacte des pertes subies par les éleveurs afin de pouvoir les soutenir, et envisagent la protection des pâturages au plus tôt par la réalisation des bandes pare feu.
Dans le souci de rendre accessibles tous les pâturages et ce, en toute saison, aux éleveurs et leurs troupeaux, les autorités envisagent également de multiplier les points d'eau en zones pastorales.