Niamey, Le président du Parlement du Niger, Hama Amadou, également principal opposant au président Mahamadou Issoufou, a dénoncé lundi "un dossier politique" dans une affaire de trafic présumé de nouveaux-nés venant du Nigeria voisin, et impliquant une de ses épouses.
"Cette action présumée de trafic d'enfants, aucun élément n'a été fourni pour l'étayer (...) c'est un dossier politique comme les autres", a déclaré M. Hama dans un entretien à Radio France internationale (RFI).
"Pour parler de +trafic d'enfants+, il eu fallu qu'on nous dise qu'au Nigeria le réseau a été démantelé, que les responsables ont été arrêtés et que ces responsables interrogés puissent dire: +nous avons vendu des enfants à telle ou telle famille" au Niger, a fait valoir Hama Amadou.
17 personnes, dont 12 femmes, ont été écrouées fin juin au Niger dans une affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.
Parmi les femmes incarcérées figurent l'une des épouses de M. Amadou, le principal opposant au président Mahamadou Issoufou, et celle de l'actuel ministre d'Etat à l'Agriculture, Abdou Labo.
Toutes ont été inculpées de "supposition d'enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde, NDLR), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère".
L'affaire a pris une tournure très politique au Niger. L'avocat de la femme de M. Amadou avait déjà dénoncé une machination politique visant Hama Amadou.
Le parquet avait réagi, affirmant disposer d'"indices" qui prouvent que les "infractions sont établies", résultat d'un "travail laborieux et méticuleux".
"Les enquêtes ont été menées aussi bien au Nigeria qu'au Bénin et au Niger grâce à la coopération policière" avait souligné l'adjoint au Procureur de Niamey, Chaïbou Samna.
Samedi, la police béninoise a annoncé l'arrestation de "cinq personnes accusées d'avoir pris part à un trafic de bébés avec le Nigeria" écrouées au Bénin.