Alger - Air Algérie a perdu jeudi le contact au dessus du Mali avec un de ses appareils transportant au moins 119 passagers et assurant la liaison entre Ouagadougou et Alger, 50 minutes après son décollage de la capitale du Burkina Faso.
"L’avion a disparu à Gao, à 500km de la frontière algérienne. Nous avons des victimes de plusieurs nationalités", a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal cité par la radio.
L’appareil un McDonnell 83, affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait, selon Air Algérie, 119 passagers de plusieurs nationalités, dont 7 membres de l’équipage.
A Madrid le syndicat des pilotes de ligne Sepla a fait état de six membres d’équipage qui sont tous espagnols et Swift Air parle de son côté de 120 passagers.
Le secrétaire d’Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier a indiqué qu’il y a "vraisemblablement" des Français et "en nombre", à bord de l’avion ajoutant qu’une "cellule de crise" a été constituée à la direction générale de l’aviation civile française pour vérifier notamment des informations.
Parmi les passagers, se trouvaient deux pilotes d’Air Algérie, ont assuré des proches de l’un d’entre eux, à l’AFP.
Le contact entre les services de navigation et l’équipage a été perdu alors que l’appareil survolait le nord du Mali, près de la frontière algérienne, a précisé à l’AFP une source au sein d’Air Algérie, sous le couvert de l’anonymat.
"L’avion n’était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l’équipage de se dérouter à cause d’une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako", a-t-elle ajouté.
"Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle insisté.
- Dernier contact 50 mn après le décollage -
Selon un communiqué d’Air Algérie, "les services de navigation aérienne ont eu leur dernier contact avec le vol AH 5017 assurant la liaison
Ouagadougou-Alger ce jour 24 juillet à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes après son décollage".
Selon son site internet, Air Algérie assure quatre aller-retour par semaine entre Alger et Ouagadougou.
Aucune piste n’était immédiatement avancée par les responsables de la compagnie pour expliquer la situation.
Au Mali, malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le nord du pays, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes.
Pour Air Algérie, c’est un nouveau coup dur six mois après une catastrophe dans l’est du pays.
En février dernier, un hercule C-130 de la compagnie assurant la liaison entre la Tamanrasset (2.000 km au sud d’Alger) et Constantine (450 km à l’est d’Alger) s’était écrasé peu avant son atterrissage, faisant 76 morts. Un passager a survécu.
En mars 2003, elle avait perdu un Boeing 737-200 qui s’était écrasé peu après son décollage de Tamanrasset, faisant 102 morts.
Début décembre 2012, deux avions militaires, se livrant à des
entraînements, se sont percutés en plein vol à Tlemcen, dans l’extrême ouest algérien, provoquant la mort des pilotes.
En novembre 2012, un bimoteur militaire de type CASA C-295, qui
transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d’Algérie s’était écrasé en Lozère. Les cinq militaires à bord et le représentant de la banque d’Algérie ont péri dans le crash.
La compagnie publique algérienne a mis en place une cellule de crise à l’aéroport international d’Alger, présidée par le ministre des Transports, Amar Ghoul.