Le mercredi 5 juin 2013, la Cour d’Etat a rendu son verdict dans l’affaire CDS-Rahama Cet énième jugement a donné raison à l’aile Abdou labo qui triomphe ainsi de l’aile Mahamane Ousmane. Du coup, par cette décision, la CDS est sans bureau et dispose d’un délai pour tenir un nouveau congrès au cours duquel siégeraient tous les exclus de Zinder.
La réaction de cette dernière n’a pas tardé. Le président de la Convention démocratique et sociale (CDS-RAHAMA) n’est pas du tout content de l’arrêt rendu par la Cour d’État à propos de cette crise qui secoue le parti CDS-RAHAMA depuis maintenant deux ans . En effet, l’ancien président de la République Mahamane Ousmane n’a pas aimé que cette juridiction, qui statue en dernière instance, annule le congrès de 2011 du CDSRAHAMA, à l’issue duquel certains cadres et militants ont été exclus du parti Comme il fallait s’y attendre, Mahamane Ousmane a décidé de porter l’affaire devant la Cour de justice de la CEDEAO.
De la ‘’rébellion’’ contre les textes par Abdou Labo et ses camarades
Tout est parti de la contestation des textes par de nombreux militants du parti vert. Certains sont même partis très loin en accusant le président Mahamane Ousmane d’avoir fait main basse sur le parti.
Ils ont également dénoncé le manque de transparence et une gestion patrimoniale et unilatérale du CDS par Mahamane Ousmane. Ce qui a abouti à l’exclusion du parti des contestataires .Il s’agit notamment de M. Abdou Labo, de M. Maïdadji Alambèye et de Mme Ben Aïchatou Abdouwahab, de Ari Ibrahim et Mohamed Modi … ,tous membres du bureau politique du CDS-RAHAMA. Alors va commencer une longue bataille juridique.
Des différents rendez-vous devant les tribunaux
L’avant dernier rendez-vous semble être celui du 5 juin dernier. Selon l’arrêt de la Cour d’État, tous les militants exclus retrouvent la plénitude de leurs droits; ce qui relance de nouveau la crise qui n’a fait que trop durer. L’ultime recours mettra face les deux camps la Cour de justice de la CEDEAO qui sera saisie au plus vite par Mahamane Ousmane. Par cet acte inédit, c’est la première fois qu’une affaire interne à un parti politique au Niger va être jugée ailleurs. Avant le jugement de l’affaire devant la Cour d’Etat, il y a eu de nombreux procès à l’issue desquels tantôt c’est le camp de Mahamane Ousmane qui l’emporte ou le camp de Abdou Labo. Un véritable jeu de pingpong, un conflit interminable qui met à mal toute la classe politique nigérienne. On se souvient que l’ARN, l’opposition politique a fait de la démission du gouvernement de Abdou une exigence. Elle a même demandé l’arbitrage du Président de la République, Issoufou Mahamadou pour qui cette affaire constitue une équation à plusieurs inconnues.
On se souvient par exemple que récemment par Avis n° 015/cc du 2 avril 2013 et n° 017/cc du 15 mai 2013, la Cour constitutionnelle (CC) s’est prononcée sur le conflit qui oppose la CDS-Rahama à l’actuel Ministre de l’Intérieur Abdou Labo. Dans le 1er avis, la CC s’est prononcée sur la requête du 1er ministre par rapport à un avis interprétatif de la constitution en lien avec des questionnements sur l’existence d’une disposition de la constitution qui interdirait au Président de la République et au Premier ministre, chef du gouvernement, d’appeler aux fonctions gouvernementales certains Nigériens sous le seul prétexte qu’ils seraient militants d’un parti de l’opposition. Dans le second avis, la CC s’est prononcée sur la requête en interprétation de l’article 117 alinéa 2 de la constitution, déposée par 14 députés de l’opposition.
On se souvient aussi que le 6 .juin- 2012, la Cour d’Appel de Niamey, statuant en matière civile en audience publique ordinaire du 04 juin 2012, a rendu l’arrêt N°55 dans l’affaire: CDS Rahama contre Abdou Labo, Moudi Mohamed et autres. Dans cet arrêt, la Cour d’Appel de Niamey a tranché en faveur du clan de Mahamane Ousmane contre celui de Abdou Labo. En effet, la Cour d’Appel a déclaré le Congrès de la CDSRahama tenu en septembre 2011, à Zinder par le clan de Mahamane Ousmane régulier et conforme à la loi, au règlement et aux textes du parti. Ainsi donc, la cour a validé toutes les résolutions issues du Congrès de Zinder, au cours duquel Abdou Labo, Maïdaji Allambèye et Madame Ben Wabab ont été exclus de la CDS Rahama. Ce qui revient à dire que ces personnalités ne sont plus militantes de la Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama).
Avant ces avis, d’autres ont vu le jour, les uns donnant raison à Mahamane Ousmane et d’autres à Abdou Labo. Comme on le voit, la bataille s’annonce encore plus rude. Le jugement de la cour de justice de la CEDEAO serait-il le bout du tunnel ? Nous osons l’espérer!