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Relation pouvoir/opposition : plus de devoirs, moins de droits
Publié le mercredi 12 juin 2013   |  L'Evènement




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Rencontré à plusieurs reprises, en l’espace d’un mois, par le chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, le chef de file de l’opposition Seïni Oumarou semble être brusquement mis en exergue dans son rôle par le «Guri système». Ainsi, on a vu le leader de l’opposition nigérienne aux côtés du Président de la République à Agadez suite au double attentat suicide perpétré par des terroristes dans cette localité, ayant fait 24 militaires tués et un civil.

Seïni Oumarou a également été très présent ce dernier temps, aux côtés du Chef de l’Etat, à chaque fois que de besoin. En tournée le week-end dernier dans la région de Tillaberi, Seïni Oumarou avait décidé d’écourter son périple de plusieurs jours, pour regagner Niamey, et apporter tout son soutien au Chef suprême des Armées et l’ensemble des Forces de défense et de sécurité, suite aux événements intervenus le 1er juin dernier à la prison civile de Niamey.
En outre, quand il s’est agi de l’envoi du contingent nigérien au Mali pour lutter contre le terrorisme, l’opposition politique, regroupée au sein de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN) avec à sa tête, son chef de file, avait apporté tout son soutien au Chef de l’Etat, en votant favorablement la Résolution devant permettre au Chef suprême des Armées, le Président Issoufou Mahamadou, d’envoyer des troupes au Mali pour déloger les terroristes qui contrôlaient le nord malien, menaçant du coup, la sécurité de notre pays.

En plus, sur beaucoup d’autres sujets touchant à la vie de la nation, le Président de la République a toujours demandé le soutien ou l’implication de l’opposition comme cela a été le cas concernant la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Et de toutes les sollicitations du Président de la République à l’endroit de l’opposition politique, seule la question du gouvernement d’union nationale n’a pas eu de suite favorable. L’ARN a décliné cette invitation par souci, selon elle, du respect des lois et règlements de la République, notamment le statut de l’opposition qui lui impose de renoncer à son statut avant d’intégrer le gouvernement.

A l’exception donc de ce cas isolé, l’opposition politique nigérienne semble avoir respecter l’engagement qu’elle a pris aux lendemains de la victoire du Président de la République Issoufou Mahamadou, de le soutenir dans «tout ce qui touche aux intérêts du Niger».

Mais force est de constater qu’en dépit de tous les soutiens apportés au Président de la République et au gouvernement pour que le Niger puisse aller de l’avant, l’opposition politique nigérienne semble être très mal servie par le régime de la 7ème République.

Et pour cause: la promesse faite par le Président de la République de doter le chef de file de l’opposition d’un cabinet, du fait de son rang du président d’Institution de l’Etat, tarde toujours à devenir une réalité.

Pour des calculs politiciens, un lobby formé de certains hommes politiques qui ne voulaient pas de Seïni Oumarou à une époque assez récente, car aujourd’hui les choses semblent évoluer, a pesé de tout son poids, pour faire échec à la mise en place de ce cabinet, lorsque la question a été portée devant l’Assemblée nationale.

Même la subvention annuelle que l’Etat doit en principe accorder au chef de file de l’opposition qui représente quelque 42% de l’électorat nigérien, selon les résultats du deuxième tour de la présidentielle de mars 2011, serait très dérisoire, selon nos informations. Cette subvention se limite simplement à des indemnités d’eau, d’électricité et autres.

Au Niger, l’opposition semble donc être confinée à sa simple expression, malgré la revalorisation de son statut, alors que dans certains pays, comme le Burkina Faso où elle est très radicale face au régime Compaoré, cette dernière bénéficie tout de même d’une subvention annuelle forfaitaire d’environ quatre vingt millions.Un montant qu’elle jure d’ailleurs très insuffisant pour jouer pleinement son rôle de contre pouvoir.

Pourtant, dès la victoire du candidat Issoufou à la présidentielle de 2011, son challenger, Seïni Oumarou, devenu chef de file de l’opposition, a déclaré que « Nous resterons favorables à une opposition constructive, responsable qui ne s'opposera pas pour s'opposer, mais qui s'opposera beaucoup plus pour aider». Le chef de file de l’opposition a en outre «promis d’être aux côtés du gouvernement dans tout ce qui touche aux intérêts du Niger». Un engagement que Seïni Oumarou a réitéré le 23 mai dernier, après qu’il ait été reçu en audience par le Président de la République, Issoufou Mahamadou, suite aux événements d’Agadez et Arlit.

C’est au vu de tout ce qui précède que le Président de la République, Issoufou Mahamadou, qui demeure encore convaincu du rôle que joue une opposition politique dans un Etat véritablement démocratique, lui qui a passé une quinzaine d’année à l’opposition, doit y remédier à cette situation d’inégalité afin que l’opposition politique puisse jouer pleinement son rôle dans l’intérêt de notre démocratie.

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