Plusieurs blessés dont certains cas graves ont été enregistrés ce samedi matin à Zinder à la suite de violents heurts entre les éléments de la police et les militants du MNSD Nassara. L’intervention des forces de l’ordre était consécutive à la tenue dans la ville du Conseil national du MNSD Nassara, le principal parti de l’opposition.
Selon les autorités municipales, la manifestation n’avait pas été autorisée. Toutefois, les membres du bureau politique du parti de l’ancien président Tandja Mamadou se sont résolus à tenir leur réunion dans une résidence privée d’un leader de l’opposition. Dans la matinée et jusqu’en milieu de journée, la police a violement tenter de disperser la rencontre alors que la direction du parti maintenait la tenue de la concertation.
Le quartier dans lequel se déroulait la rencontre a été bouclé par un important dispositif des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher la tenue de la rencontre.
Plusieurs cas de blessés graves ont été recensés suite aux heurts qui ont duré plusieurs heures. En milieu de journée, les rumeurs relayées par certains médias du pays rapportaient le décès d’une manifestante au cours des affrontements avec les éléments de la police. L’information a été confirmée par la suite par le porte-parole du parti, M. Issoufou Tamboura.
Par la suite, les informations recueillies par actuniger.com par le biais de sources sur place à Zinder permettent d’infirmer, à l’heure actuelle, qu’il n y a eu aucun mort encore enregistré au niveau des services de santé de la ville. La présumée victime serait en soins intensifs au niveau des urgences de l’Hôpital national de Zinder après s’être évanouie, nous a précisé un journaliste, correspondant local d’une radio de Niamey.
La même source nous a cependant confirmé que des dizaines de blessés ont été admis à l’Hôpital national de Zinder.
Malgré l’intervention de la police, le MNSD Nassara a indiqué avoir tenu son Conseil national dans la soirée à Zinder en présence de plusieurs membres du Bureau politique du parti dont le président Seyni Oumarou, par ailleurs chef de file de l’opposition.
Le Conseil national a, à ce titre, entériné plusieurs décisions dont celle portant confirmation de l’exclusion définitive des 9 membres du bureau politique ayant décidé de rejoindre le gouvernement d’union nationale contre la décision du parti. La décision d’exclusion a été prise par le bureau politique du parti avant que « les exclus » ne fassent recours à la justice. Le dossier est actuellement traité en appel et les deux partis devraient bientôt connaitre le verdict de la justice.
Le Conseil national aurait également décidé de la tenue, les prochains mois, d’un congrès extraordinaire du parti enfin d’entériner cette décision et probablement procédé à la recomposition des organes du parti à la suite de l’exclusion de plusieurs dissidents. Ces derniers continuent de contester leur exclusion même si jusque-là, les principales décisions prises par la justice ont été plutôt favorable au bureau politique du MNSD dirigé par Seyni Oumarou.
Il convient d’ailleurs de rappeler que depuis quelques jours avant la tenue de ce conseil national, la tension était palpable au niveau du parti et de la section régionale MNSD de Zinder. L’un des « exclus », Alma Oumarou, ancien président de la dite section et actuel membre du gouvernement, avait projeté en effet d’organiser une manifestation dans la même ville et le même jour. Il fait partie des 9 membres exclus du bureau politique national du MNSD qui animent l’aile dite « Albadé Abouba » du nom de l’actuel ministre d’Etat à la présidence et ancien secrétaire général du MNSD.
Les évènements de Zinder constituent un nouvel élément de la crise qui secoue depuis des mois le MNSD Nassara mais ava aussi amplifier la tension qui prévaut au niveau de la scène politique nationale.
La fin de la procédure judiciaire du dossier MNSD Nassara permettra peut-être de mettre un point définitif à cette crise en attendant les prochaines échéances électorales de 2016. A défaut d’un retour peu probable de la sérénité de l’ancien parti-Etat du Niger, sous la deuxième République. Aboubacar Yacouba Barma.