Le refus des autorités nigériennes de remettre Saadi Kadhafi, aux mains des dirigeants libyens a de toute évidence eu un impact sérieux sur les relations diplomatiques entre le Niger et la Libye nouvelle. En témoigne les « propos révoltants » des autorités libyennes qui exigent des dirigeants nigériens l’extradition des proches de l’ancien président libyen.
La semaine dernière encore celles-ci sont revenues de plus bel sur leur demande d’extrader Saadi Kadhafi et Abdallah Mansour, un ex-responsable des médias sous le défunt régime.
« Nous souhaitons que les autorités nigériennes comprennent la demande du peuple libyen (. . .) et que les individus se trouvant actuellement au Niger, que ce soit Saadi Kadhafi ou Abdallah Mansour, soient remis le plus rapidement possible», a martelé mercredi dernier, le Premier ministre libyen Ali Zeidan, lors d’un point de presse. Le Premier ministre libyen avait averti que l'extradition des anciens collaborateurs de Kadhafi déterminera « la clé de relations cordiales » entre la Libye et le Niger. En réaction à cette demande renouvelée, un proche du gouvernement a demandé aux autorités libyennes de « s’adresser à la CPI qui a délivré une notice orange; qui vaut interdiction de voyage et gel des avoirs », indique un proche du gouvernement suite à la demande renouvelée de la Libye concernant l’extradition de Saadi Kadhafi fils de l’ancien guide de la révolution Mouammar Kadhafi.
Ces propos lâchés de part et d’autre signifient en termes clairs que c’est toujours le statuquo concernant le cas de Saadi Kadhafi qui a trouvé une famille d’accueil au Niger depuis l’assassinat de son père. Les autorités nigériennes ne sont prêtes de céder aux pressions des autorités libyennes qui conditionnent toute reprise de relation diplomatique à la satisfaction de leur demande. Quoiqu’il en soit, les dirigeants nigériens savent qu’ils n’ont plus rien à perdre désormais depuis la sortie inamicale du premier ministre libyen qui a tourné en dérision le chef de l’Etat nigérien. Les nigériens dans leur immense majorité, n’ont pas aimé la façon dont les dirigeants libyens ont accueilli les propos du chef de l’Etat nigérien qui a déclaré le 24 mai dernier que les agresseurs de son pays le Niger étaient venus du sud libyen.
Dans un communiqué publié en début de semaine par le quotidien gouvernemental « Le Sahel », le ministère des affaires étrangères du Niger est revenu sur cette polémique, non pas pour ajouter à la confusion, mais clairement signifier aux dirigeants libyens le sens des propos tenus par le président Issoufou Mahamadou. Le ministère nigérien qui milite en faveur de la reprise de la coopération avec la Libye, a déclaré dans son communiqué que les dirigeants nigériens «n'entendent nullement insinuer que les autorités libyennes y ont une part quelconque de responsabilité » dans le double attentat intervenu au nord du Niger le 23 mai passé.