Le taux élevé de natalité (3,9% par an) au Niger contribue largement à la pauvreté qui sévit dans le pays, classé encore cette année dernier Etat du monde en matière de développement par les Nations unies, ont estimé mardi les autorités nigériennes.
Le rapport 2014 publié le 24 juillet à Tokyo par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) classe le Niger "187e sur 187" avec un Indice de développement humain (IDH) de 0,337.
Depuis plus d’une décennie ce rapport classe le Niger, grand producteur d’uranium et de pétrole depuis 2011, en queue de peloton.
"Ce qui nous tire par le bas et annihile tous nos efforts, c’est une croissance démographique particulièrement élevée", a expliqué Amadou Boubacar Cissé, le ministre nigérien du Plan cité mardi par les médias officiels.
La croissance démographique du Niger est la plus forte au monde à 3,9% par an, soit 7,6 enfants par femme, selon les statistiques officielles.
A ce rythme, le Niger comptera 40 millions d’habitants en 2050, contre 17 aujourd’hui. Un niveau de population que ce pays, abonné aux sécheresses et aux crises de malnutrition, ne pourra pas supporter.
"Il est normal dans ces conditions que l’évolution de la richesse par habitant soit plus lente chez nous que dans les pays qui ont créé les conditions de leur transition démographique", a estimé le président du Niger, Mahamadou Issoufou dans un message à l’occasion du 54e anniversaire de l’indépendance du pays célébrée dimanche.
"On doit faire des enfants qu’on est capable d’éduquer, de soigner et de nourrir", a dit le chef de l’Etat, en appelant son gouvernement "à créer les conditions de la transition démographique".
Pour Fodé N’Diaye, le représentant des Nations unies, le Niger doit "résoudre de manière urgente" les questions de sa démographie.
En revanche, Hama Amadou, le président du Parlement et principal opposant, pense que "le Niger a besoin de réformer son agriculture (très archaïque) pour nourrir décemment sa population", et que sa forte démographie est un "formidable potentiel humain".
"Un peuple incapable de se nourrir ne saurait prétendre à nulle performance dans aucun domaine", a-t-il lancé mardi à l’ouverture d’une session du Parlement.
Le Niger tente depuis plusieurs années de maîtriser sa fécondité galopante, provoquant la colère des islamistes radicaux, qui assimilent la contraception à "une oeuvre satanique de l’Occident".
