Après les régions de Niamey et de Tillabéri, la mission de la Banque mondiale conduite par son représentant au Niger, M. Nestor Coffi, a effectué lundi dernier une série de visites dans la région de Dosso pour constater de visu les réalisations effectuées sur financements de cette institution et leurs impacts sur la vie des populations bénéficiaires. Les membres de la mission se sont rendus dans la commune rurale de Guéchémé, et dans la commune urbaine de Dosso.
La première étape de cette visite a été le village de Lamdaara, situé à une dizaine de kilomètres à l'Est de la ville de Guéchémé. Les membres de la mission ont assisté dans ce village, à l'exécution de l'opération « filets sociaux » ; une opération qui consiste à remettre à chaque ménage vulnérable, la somme de 10.000 FCFA par mois ; et cela pendant 24 mois. C'est un appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de ces familles démunies. A Lamdaara, 129 ménages sont concernés par cette opération. Le ciblage est fait sur la base de deux critères que sont la vulnérabilité et l'indice de pauvreté. Les femmes bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction de trouver dans cette opération, un appui significatif à la ration alimentaire de leurs familles. La mission a par la suite visité la voie pavée qui fait jonction entre la RN3 et le Palais de feu Maman Dobi.
L'objectif visé à travers cette réalisation était le réaménagement de cette voie pour permettre l'accessibilité du village à partir de la latérite qui traverse la ville. De l'avis des autorités communales et des populations bénéficiaires, cette réalisation est l'une des plus satisfaisantes que le partenariat avec le Programme d'Actions Communautaires (phase2) a permis d'atteindre. Les membres de la mission ont assisté à une formation des femmes sur les volets comportementaux, notamment l'hygiène, la santé, la micro finance etc. Ils se sont ensuite rendus à l'atelier de production du «Béroua», ou couscous de niébé, une spécialité très prisée dans la zone. Cet atelier est l'œuvre d'un groupement fort de 40 femmes, qui a bénéficié d'un financement de 3 millions de FCFA du PRODEX, pour la mise en œuvre de ce micro projet. A en croire les bénéficiaires, la petite entreprise marche très bien. Pour le Maire de la Commune rurale de Guéchémé, M. Adamou Mounkara, l'analyse de la situation d'ensemble de partenariat, indique que le partenaire d'excellence de la commune rurale de Guéchémé, reste et demeure le Programme d'Actions Communautaires (PAC). « Des cinquante actions programmées au titre du Plan de Développement Communal (PDC) de Guéchémé, le PAC enregistre 28% des réalisations pour un montant financier de 355.420.052 FCFA du budget total de 4.705.135.614 FCFA prévu pour le financement des partenaires au développement. Cette situation n'a pas connu d'évolution jusqu'au début de l'année 2013 avec l'avènement du programme Filets Sociaux et du PRODEX» a ajouté M. Adamou Mounkara. Le Préfet de Tibiri, M. Amadou Hamidou a souligné que le PAC est le principal partenaire des communes au niveau des financements Banque mondiale.
«L'impact des financements est palpable ici à Guéchémé. Nous remercions la Banque mondiale, et toutes les Ong qui, à travers cette institution nous ont aidé à avoir ces investissements au niveau de notre jeune département» a ajouté le Préfet de Tibiri. Après Guéchémé, la mission s'est rendue dans la Commune urbaine de Dosso, où elle a visité le Petit marché rénové, et le parking pour véhicules gros porteurs, tous réalisés dans le cadre du Projet de Développement des Infrastructures Locales (PDIL).
A cette occasion, le Maire de la Commune urbaine de Dosso, M. Idrissa Isoufou, a exprimé toute la satisfaction des populations de Dosso pour ces deux joyaux. Les représentants des commerçants ont emboité le pas au Maire, et ont présenté une doléance au représentant résident de la Banque mondiale : celle de disposer d'un grand marché moderne, où tous les commerçants de Dosso pourront prendre place pour exercer en toute tranquillité leur commerce. Selon le représentant résident de la Banque mondiale, M. Nestor Coffi, son institution a un portefeuille d'environ 750 millions de dollars au Niger.
« Nous touchons quasiment tous les secteurs de l'économie du pays dont l'agriculture, le développement rural au sens large, le secteur des transports, les pistes rurales, la santé, l'éducation, la décentralisation, la protection sociale à travers les filets sociaux. Nous sommes acteurs dans une certaine mesure, mais nous sommes aussi observateurs. Nous avons notre lecture des choses. Nous sommes contents de la réaction des bénéficiaires.
Toutes ces opérations sont des opérations qui procurent beaucoup d'impacts économiques pour la population, mais aussi pour les vulnérables » a dit le représentant résident de la Banque mondiale. Il a ajouté qu'une des problématiques du développement, c'est l'efficacité des investissements. « Comment faire en sorte que chaque dollar puisse rapporter 3 à 4 dollars de plus ; voilà l'enjeu. Mais dans le fond, l'argent descend jusqu'aux bénéficiaires. Le prochain défi, c'est comment faire pour qu'il descende plus vite et qu'il puisse servir à tourner plus rapidement la machine de la transformation de la société, donc le développement », a conclu le représentant résident de la Banque mondiale.