A l'initiative du Conseil Nigérien des Utilisateurs des Transports Publics (CNUT), la troisième journée du chargeur nigérien se tient du 6 au 7 Août au palais des Congrès de Niamey. Cette rencontre dont le ministre des transports, M Saley Saidou a présidé l'ouverture se tient sous le thème « Le passage portuaire du trafic en transit : problématique des coûts et délais pour les marchandises nigériennes». Il y avait une grande mobilisation à l'ouverture de la troisième journée du chargeur nigérien. Plusieurs membres du gouvernement dont le ministre d'Etat à la présidence M. Albadé Abouba et des représentants des structures des chargeurs africains étaient présents.
Cette grande mobilisation, que le ministre des transports Saley Saidou a soulignée dans son discours d'ouverture, témoigne de l'intérêt que les participants accordent à la rencontre. Quant au thème de la rencontre, le ministre des transports a relevé qu'il cadre avec les orientations politiques du Président de la République, Chef de l'Etat Issoufou Mahamadou pour qui, la renaissance du Niger en tant que pays enclavé nécessite une économie compétitive, avec la réduction des coûts des facteurs de production notamment, le transport et l'énergie. Dans ce sens a indiqué M. Saley Saidou, il importe de diversifier des corridors de transit et le développement de maillon portuaire pour acheminer les biens et équipements nécessaires aux investissements. Cependant, a-t-il rappelé en tant que pays enclavé, le Niger qui n'a pas d'accès direct à la mer fait face à des difficultés.
En effet, a expliqué M. Saley Saidou, le pays, « continue de supporter des coûts logistiques prohibitifs pour ses importations et ses exportations. A cela s'ajoute la complexité des procédures de transit, l'insuffisance des infrastructures adéquates de transport terrestre et le renchérissement des coûts des transactions dépassant parfois la valeur des marchandises elles-mêmes». Aussi, il a déploré le fait que les accords et conventions en matière de transit, de transports routiers, ferroviaires et maritimes dans le cadre de la liberté de transit pour les pays sans Littoral, ne profitent pas beaucoup aux Nigériens, du fait du comportement des gestionnaires des corridors et autres prestataires des services portuaires qui ont tendance à faire de l'activité de transit, une activité très lucrative et une source de recettes parfois au mépris des accords bilatéraux et des conventions internationales. Cette 3ème journée du chargeur nigérien devrait donc être selon le ministre des transports, une bonne occasion pour diagnostiquer la situation sur les échanges internationaux afin de proposer les mesures appropriées. Du côté du gouvernement, des efforts appréciables sont en cours a indiqué le ministre avec la mise en place d'une stratégie Nationale des Transports 2011-2025, qui vise plusieurs objectifs participant du Plan de Développement Economique et Social (PDES). A ce sujet, le ministre a évoqué le lancement le 7 avril dernier du projet de construction du chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey, qui contribuera à la réduction des coûts et délais.
Auparavant, les autres intervenants ont également évoqué l'importance de la 3ème journée du chargeur nigérien et surtout du thème.
Le Directeur Général du CNUT, M Issoufou Oumarou a d'abord rappelé la mission de ce service qui est «de rechercher, d'étudier et de mettre en œuvre toutes mesures permettant d'améliorer l'efficacité, la célérité des transports publics et d'en maîtriser l'évolution des coûts ». L'organisation de la 3eme édition des Journées du Chargeur Nigérien, sous le thème, « le Passage Portuaire du Trafic en Transît : problématique des coûts et délais pour les marchandises nigériennes », rentre dans le cadre de l'accomplissement de cette mission, a expliqué le DG du CNUT. Les principaux ports utilisés par le Niger sont ceux de Cotonou, Lomé, Abidjan, Téma, Takoradi et Lagos, par où sont passés en 2012, des marchandises de 2.243.940 tonnes et en 2013, environ 2.765.953 tonnes de marchandises importées.
Cependant, a relevé le DG du CNUT, pour toutes ces importations les coûts d'acheminement restent encore relativement élevés et les délais assez longs, avec encore d'autres problèmes récurrents au niveau des différents corridors. La création des représentations du CNUT dans plusieurs pays vise à atténuer ces problèmes, a expliqué M. Issoufou Oumarou. Aussi, pour aider le CNUT à bien mener sa mission, « il est indispensable que les chargeurs nigériens comprennent davantage que le CNUT est créé pour prendre en charge leurs préoccupations et que de ce fait, ils se doivent de saisir au quotidien cette opportunité dans leurs activités de commerce international. Il n'est donc ni un transitaire, ni un logisticien, mais un outil administratif à leur disposition», a déclaré M. Issoufou Oumarou.
Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général du gouvernorat de Niamey, M Zourkaleini Maïga s'est réjoui du choix de la capitale pour abriter les assises de la 3ème journée du chargeur nigérien, et a saisi l'occasion pour plaider en faveur de l'amélioration des conditions de transport et de stockage des marchandises.
Le Secrétaire général de l'Union des Conseils des Chargeurs Africains M. Adamou Saley Abdourahmane, a évoqué la nécessité d'œuvrer pour réduire le loyer payé au transporteur pour le déplacement de la marchandise. En effet, ce taux qui est d'environ 3% de la valeur de la marchandise, represente en Afrique 12%.
Le secrétaire général de l'association de gestion des ports de l'Afrique de l'Ouest et du centre M Michael Lugujé s'est réjoui quant à lui du choix du thème de la 3ème journée du chargeur nigérien qui sera débattu aussi, à la 13ème table ronde des directeurs généraux de l'association de gestion des ports de l'Afrique de l'Ouest et du centre.
Le représentant du conseil congolais des chargeurs a, à cette occasion évoqué les préparatifs de la 7ème journée africaine du chargeur africain qui se tiendra à Brazzaville du 10 au 14 novembre 2014, et a annoncé les points qui seront abordés, avant de rassurer les participants nigériens quant aux dispositions prises pour la réussite de l'événement.