Ce samedi 2 août 2014, le MNSD-Nassara, principal parti politique de l’opposition ARDR, a tenu à Zinder son Conseil national. Une instance interdite par les autorités régionales.
Malgré tout, le parti de Seïni Oumarou a bravé cette interdiction que son avocat a qualifiée d’illégale. Finalement, ledit conseil s’est tenu non sans heurt entre les militants Nassara et les forces de l’ordre. Parmi les décisions importantes prises au cours de ces assises, il y a le mandat donné au bureau politique national pour décider de la convocation du congrès ainsi que la confirmation de l’exclusion de 9 membres du même bureau politique.
On se rappelle que le jeudi 13 février 2014, le bureau politique national du MNSD-Nassara a annoncé l’exclusion de 9 de ses membres. Il s’agit de : AMADOU SALIFOU, ALMA OUMAROU, ALBADE ABOUBA, WASSALKE BOUKARY, ADA CHEFFOU, HASSANE NIELLI, MAHAMADOU ZADA, SIRADJI ISSAKA et ISSOUFOU OUMAROU. « Ces personnes se sont rendues coupables de violation des dispositions des textes du Parti en refusant notamment d’obtempérer à la décision du 12 août 2013 par laquelle le Bureau Politique National déclarait son refus de participer au gouvernement dit d‘union nationale » expliquait le- dit communiqué.
Le sort politique de ces exclus du MNSD-Nassara est scellé pourrait-on dire. Mais ce serait sans compter qu’ils sont du côté du pouvoir. Et l’interdiction du Conseil national du parti à Zinder n’est pas pour rassurer. Si non comment des représentants de l’Etat peuvent-ils s’inviter dans la gestion interne d’une association privée en l’occurrence un parti politique ? L’avocat du MNSD-Nassara, Me Souley Oumarou, s’est dit interloqué que ce Conseil national qui n’est ni une manifestation publique encore moins une marche mais bien une activité qui se tient dans un local soit interdit par les autorités régionales.
Dans le même temps ...
Le Conseil des ministres de jeudi dernier a révoqué le président du Conseil de ville de Maradi, Moctar Kassoum, militant du RSD-Gaskia de Cheffou Amadou, Médiateur de la République. Cette fois on est tenté de croire que Guri system commence à frapper sans discernement aucun. Déjà l’épouse du ministre de l’Agriculture Abdou Labo garde toujours prison dans l’affaire dite des bébés du Nigeria. Ce qui laisse penser que désormais le pouvoir est prêt à frapper dans ses propres rangs, du moins dans les rangs de ses alliés. En tout cas, pour l’instant, aucune raison officielle n’est donnée relativement à la révocation de Kassoum Moctar et du maire de N’Gourti. Mais tout porte à croire que la répartition des places du Grand marché de Maradi n’est pas totalement étrangère à la disgrâce du militant du RSD-Gaskia. Membre de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN, ma- jorité), le RSD de Cheffou Amadou n’a pas encore réagi à cette humiliation nationale que le Guri system lui a infligée. Le président du parti était-il déjà au courant ? Avait-il donné son accord ? Le bureau politique national du parti a-t-il avalisé cette révocation ? Autant de questions que seule la réaction du parti pourrait permettre d’élucider.
Déjà que le feu allumé à l’Assemblée nationale avec la suspension du Secrétaire général n’est pas encore éteint même si la dissidence parlementaire conduite par le 1er Vice-président Daouda Mathé semble faire profil bas. Là aussi, le bras de fer risque d’être long mais surtout difficile pour la session extraordinaire en instance d’ouverture. A moins que le Guri system ne décide de mettre un peu d’eau dans son vin. Moins d’une semaine après le mois béni de ramadan ayant permis une accalmie sur le plan politique, les choses commencent déjà à se compliquer. Un probable recours en justice des exclus du MNSD-Nassara suite au Conseil national de Zinder flotte dans l’air. La session du parlement convoquée pour le 5 août prochain s’annonce également houleuse avec les relations conflictuelles entre l’opposition et la majorité. C’est dire que les jours à venir riquent d’être chargés en électricité sur le plan politique. Pendant ce temps, les élections générales de 2016 avancent à grands pas ...