Visite du Premier ministre au village de Karma Zarma (Boboye) : Soutien et compassion des autorités aux victimes des inondations #aNiamey

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Visite du Premier ministre au village de Karma Zarma (Boboye) : Soutien et compassion des autorités aux victimes des inondations

Publié le lundi 11 aout 2014 | Le Sahel

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Visite du Premier ministre au village de Karma Zarma (Boboye): Soutien et compassion des autorités aux victimes des inondations

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Le 2 août dernier, les habitants de Karma Boboye (Karma Zarma) ont été surpris par les eaux. C'est un véritable torrent qui est venu engloutir tout le village, provoquant une grande inondation ayant touché la majeure partie du village et semant la désolation pour toute la population. Aussitôt informées, les autorités nationales ont réagi avec promptitude par l'envoi d'une mission d'évaluation conduite par la conseillère aux affaires humanitaires du Premier ministre accompagnée des responsables de la cellule crise alimentaire et des organisations internationales.

Suite au constat sans équivoque dressé par la mission, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Brigi Rafini s'est rendu, vendredi dernier dans le village, à la tête d'une importante délégation composée notamment de la ministre de la population, de sa conseillère aux affaires humanitaires, du coordonateur de la CCA, des représentants de l'UNICEF, de l'OIM, du PNUD, d'OCHA et bien d'autres structures d'intervention d'urgence, ainsi que des responsables administratifs et communaux et certains ressortissants du village résidant à Niamey. C'est au bout d'un voyage cahoteux sur une piste tortueuse parsemé de « pièges-à-roues » que le Chef du gouvernement et une partie de sa délégation, puisque certains se sont embourbés, sont arrivés dans ce village isolé et désolé du Dollol Bosso dans la commune rurale de Koygolo. En se rendant sans attendre dans ce village d'environ 3000 âmes, le premier ministre a traversé le village, du moins ce qu'il en reste, pour constater de lui-même l'ampleur des dégâts que lui a rapportée la mission d'évaluation, apporter le message de soutien, de solidarité et de compassion des plus hautes autorités aux sinistrés et leur annoncer que l'Etat et les partenaires sont à leur côtés pour surmonter cette épreuve que dame nature leur a imposée. Le chef du gouvernement a saisi également l'occasion pour discuter avec les populations du village sur les solutions durables qu'il faille apporter à ce problème d'inondation dans ladite localité.

Comme cela a été le cas pour d'autres localités confrontées à ce même type de problème, il s'agit d'examiner la possibilité d'une relocalisation du village qui a une valeur historique inestimable pour ses habitants, ceux de la région de Dosso et du Niger en général, puisqu'il s'agit du village du célèbre Issa Korombé. A son arrivée sur les lieux, le Premier ministre a effectivement constaté, avec émoi et beaucoup de peine, le spectacle quasi-apocalyptique laissé par les eaux à Karma. Des centaines de maisons ( 343 plus exactement), la banque d'aliments pour bétail et son contenu de 8 tonnes n'ont pas résisté à la force des eaux, des dizaines de champs sont inondés. Quant aux ménages sinistrés, on en a recensé 282. Le Premier ministre et les membres de sa délégation ont eu du mal à se frayer des passages au milieu des tas de gravats qui jonchent le sol et des flaques d'eaux et de boues qui rendent difficile la recherche d'éventuels objets ensevelis. Evoquant la cause du sinistre, le chef du village a indiqué qu'il y a eu une très forte pluie ce jour-là. Mais pour lui ce n'est pas les 124 mm qui ont provoqué le sinistre. La véritable raison de cette inondation vient d'ailleurs, a précisé le chef du village au Premier ministre. Il s'agit d'un important écoulement d'eau venu du côté nord du village. Les villageois disent n'avoir jamais vu ou entendu parler d'une telle inondation depuis la création du village en 1727, il y a environ 300 ans. Sous la furie des eaux soudainement arrivées de nulle part, les habitants de Karma Zarma, impuissants, n'ont pu rien faire que de regarder leurs habitations s'effondrer une à une sans avoir la moindre chance ou possibilité de récupérer ou sauver quelque chose. En revanche, aucune perte en vie humaine ou animale n'a heureusement pas été enregistrée s'est réjoui le chef du village. « J'étais ici quand j'ai vu l'eau subitement venir du nord, mais je n'y pouvais rien faire » a-t-il dit, résigné. Il s'agit d'un phénomène exceptionnel a dit le responsable départemental de l'hydraulique, expliquant qu'il est dû au fait que le village est implanté au milieu du Dollol, ce bras mort du fleuve avec les nappes phréatiques peu profondes qui ne favorisent pas l'infiltration des eaux en cas d'importantes pluies. C'est cela qui explique l'important écoulement enregistré. Devant les ruines de la banque d'aliments pour bétail, le spectacle reste la même, des sacs trempés gisent à même le sol, d'autres sont encore sous les décombres. A la mosquée centrale du village, qui tient débout et servant de magasins, le Premier ministre et sa délégation sont allés voir le stock d'aides en vivres et non-vivres envoyés par l'Etat, ses partenaires et les bonnes volontés, dès l'annonce du sinistre. Au plan alimentaire, Karma Zarma a bénéficié de 19,5 tonnes de céréales, 192 cartons de pattes alimentaires, 292 bidons d'huile, 94 cartons de biscuits, 30 sacs de sucre et 600 kg de sel. Quant aux aides en non-vivres, ce sont des couvertures, des moustiquaires, des nattes, des tentes et bâches, des savons, des bidons que l'Etat, l'UNICEF et l'OIM ont apporté aux populations de Karma. Après avoir constaté l'existence physique des produits, le Chef du gouvernement s'est rendu à l'école du village auprès des sinistrés. C'est en effet, dans cette école que quelques familles ont trouvé refuge. D'autres, moins chanceux, prennent encore leur mal en patience sous les arbres en attendant l'installation des camps à même de les mettre à l'abri des intempéries. Le Premier ministre y est allé pour les encourager, consoler et leur annoncer que l'Etat et ses partenaires sont là pour eux et qu'ils leur apporteront tout l'appui nécessaire pour les aider à faire face à cette épreuve dans la dignité et à leur trouver des solutions adéquates. L'Etat a envoyé une somme symbolique de 19 150 000 F CFA pour prendre en charge les besoins urgents des ménages sinistrés afin de les aider dans la reconstruction des habitations en attendant de trouver la formule pour une solution définitive au problème a dit le Premier ministre, affirmant que les autorités ne souhaitent plus qu'il y ait des villages exposés aux risques d'inondation dans notre pays. Il a expliqué qu'une étude technique sera menée pour identifier un nouveau site de relocalisation du village. Quant au relogement des sinistrés, les équipes sont à pied d'œuvre pour dresser les tentes et bâches envoyées par l'Etat et les partenaires humanitaires. Certaines sont déjà installées et prêts à recevoir leurs locataires. Et, pour s'en rassurer, le Premier ministre a visité quelques unes finalisées. Le Chef du gouvernement a salué le courage des populations de Karma Zarma qui se débattent dans la dignité et «elles méritent tout le soutien de l'Etat et de ses partenaires», a-t-il souligné.

Zabeirou Moussa Envoyé spécial

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